Propriété intellectuelle : les trois qui pèsent en Afrique 

Ce serait tautologique de dire que l’Afrique n’est pas encore sur l’échiquier mondial de l’Intelligence artificielle tant l’écart en la matière avec le reste du monde est grand. Un fossé en somme.

Et ce ne sont pas les dernières statistiques de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) pour 2023 qui contrediront ce constat.

Cependant, il ne faut pas loger tous les pays africains à la même enseigne. En effet, le système de l’OMPI pour la propriété intellectuelle révèle une réalité contrastée concernant l’activité d’innovation en Afrique. « Quelques pays s’affirment comme des locomotives régionales; tandis que de nombreux autres restent à la traîne », indique-t-elle.

Parmi ceux qui s’affirment, on citera trois, en l’occurrence l’Afrique du Sud, le Maroc et l’Égypte. Lesquels « concentrent l’essentiel de l’activité de brevetage sur le continent et se disputent les premières places dans les différents systèmes (brevets PCT, marques du système de Madrid, dessins et modèles industriels de La Haye) ».

Pour vous donner une idée, il faut savoir qu’au cours de 2023, l’Afrique ne représentait que « 0,17 % des demandes internationales de brevets déposées dans le monde ». Ce qui illustre le retard du continent en matière d’innovation brevetable. Mais il ne faut pas désespérer, car des signaux encourageants montrent un potentiel de rattrapage progressif.

Selon le système PCT, 272 600 ont été déposées en 2023, contre 277 632 en 2022

Les statistiques de l’OMPI indiquent que l’Afrique du Sud domine largement le classement africain avec 194 demandes internationales de brevets PCT en 2023, se hissant au 33ème rang mondial. Certes modeste, cette performance reflète toutefois le poids économique et industriel du pays de Nelson Mandela, souvent qualifié de « moteur régional de l’innovation technologique ».

Très loin, on retrouve le Royaume chérifien avec ses 47 demandes internationales de brevets PCT (51e mondial). L’Égypte complète le trio de tête (avec 41 demandes internationales de brevets PCT – 56e).

En outre, on peut citer l’Ile Maurice (39 demandes, en 4ème position en Afrique), le Kenya (22 demandes, 5ème en Afrique).

« Le contraste saisissant entre le leader sud-africain et les autres nations africaines illustre les profondes disparités en matière d’innovation et de valorisation des actifs immatériels. Tandis que l’Afrique du Sud semble tirer son épingle du jeu grâce à son secteur industriel et technologique avancé, de nombreux pays peinent à générer une activité d’innovation brevetable significative », rapporte afrique.le360.ma.

Demandes internationales de brevet par origine (système PCT)