La 4ème édition de la Semaine du Théâtre municipal de Tunis organisée du 21 au 25 mai, a démarré, mardi soir 21 mai, par la pièce « Sayida Manoubia » d’Abdelaziz Meherzi.
» Sayida Manoubia » est une œuvre baptisée au nom d’une sainte originaire de la Capitale ayant vécu au 13ème siècle, entre 1204 et 1266. De son nom complet « Aicha Sayida Manoubia », Sayida Manoubia est née à la Manouba, au Grand Tunis, où elle a passé une partie de son enfance avant de déménager à Tunis où elle a eu un enseignement coranique auprès du cheikh du soufisme Sidi Belhassan Chedli.
La pièce jette la lumière sur les qualités cette sainte ayant pris la voie de l’ascétisme, du mysticisme et de l’apprentissage, grâce au soutien de son père Cheikh Omrane était un Imam et un enseignant du Coran. Cheikh Omrane ben Haj Slimane Manoubi, connu sous le nom de Sidi Omar est aussi un saint de la région de la Manouba.
Sayida Manoubia fréquentait la mosquée Safsafa et le mont de Jallez pour la méditation, l’apprentissage, la lecture du Coran. Eduquée aux valeurs humaines contenues dans le Coran, elle était connue pour ses actions de charité au profit des plus démunis.
Outre son parcours dans l’apprentissage de la langue et du Coran ainsi que le mysticisme qui caractérisait sa pensée, cette femme libérée des contraintes sociales se distinguait à ses contemporaines. A une époque où la rue était l’apanage des hommes et les femmes ne quittaient quasiment jamais le foyer, elle osait sortir de chez elle. Son audace ne l’avait pas épargné des hostilités d’un milieu conservateur.
Selon les historiens, Lalla Manoubia comme on l’a surnomme n’a jamais porté le voile et ne s’est jamais mariée. Un mausolée portant son nom loge au cœur de la Medina de Tunis pas loin de celui de Sidi Belhassan Chedli qui se trouve sur les hauteurs de Djellaz.
La pièce Sayida Manoubia est une adaptation contemporaine du parcours assez unique d’une femme qui incarne l’image d’une féministe. Elle est considérée comme l’une des pionnières de l’émancipation féminine dans l’histoire de la Tunisie, depuis Elissa ou reine Didon de Carthage, en passant par Aziza Othmana au 18ème siècle jusqu’à Habiba Menchari et Habiba Msika, deux icônes du début 20ème siècle.
» Sayida Manoubia » est une production du Théâtre des théâtres avec le soutien du Fonds d’encouragement à la création littéraire et artistique, relevant du ministère des Affaires Culturelles.
La pièce est portée par un casting composé de Slah Msaddak, Sihem Msaddak, Jamila Kamara, Olfa Hkimi, Oumaïma Meherzi, Chakib Ghanmi, Adel Cherif, Khaled Nassif, Radouene Aissaoui, Amani Talouba, Khaoula Rahali et Darine Hichri.
Créée en 2019, cette manifestation porte le nom du Théâtre municipal de Tunis qui constitue « un espace prestigieux et un édifice témoignant de la riche histoire du théâtre national qui bénéficie de tout le soutien de la municipalité de Tunis », a déclaré le chargé de gestion de la municipalité de Tunis, Kamel Louhichi à l’ouverture de la Semaine.
Pour sa part, le directeur de la 4ème édition de la Semaine du théâtre municipal, Ikram Azzouz, a souligné la vocation de ce cette manifestation visant « à faire connaitre et à promouvoir les nouvelles créations théâtrales de qualité. »
L’ouverture de la semaine a été marquée par un spectacle de rue animé par des poupées géantes quia été présenté devant le Théâtre municipal, sur l’avenue Bourguiba au centre-ville de Tunis.
Le programme de la Semaine se poursuivra avec les pièces « Helmetna » d’après un scénario et une mise en scène de Noureddine Ben Ayed , « Pizza art » de Kamal Hilali au scénario et Taher Radouani à la mise en scène, « Caligula 2 » de Fadel Jaziri et « 4949 » écrite par Donia Mnasria et mise en scène de Rafik Zarda.
Tous les spectacles commencent quotidiennement à 19 heures.
Avec TAP