Un certain nombre d’États de l’UE, dont l’Allemagne et la France, ont demandé à la Commission européenne d’évaluer si une éventuelle interdiction des transbordements de gaz naturel liquéfié (GNL) russe pourrait se retourner contre l’Union européenne, rapporte Reuters, citant des diplomates.
Les membres de l’UE ont largement soutenu des mesures qui pourraient être ajoutées à un 14ème ensemble de sanctions contre Moscou. Et notamment des restrictions sur les exportations russes de GNL, ont indiqué des sources à l’agence. Les décideurs politiques cherchent à se mettre d’accord sur les nouvelles restrictions avant que la Hongrie ne prenne la présidence de l’UE en juillet, ont-ils ajouté.
Un diplomate a déclaré à l’agence que Bruxelles avait été « vraiment surprise de la résilience de l’économie russe » face aux sanctions existantes.
En avril, le ministre suédois des Affaires étrangères, Tobias Billström, a déclaré que l’UE prévoyait d’ajouter des restrictions contre le GNL russe à son prochain ensemble de sanctions. Citant des personnes proches des discussions, Bloomberg a rapporté plus tard que la 14ème série de sanctions pourrait inclure une interdiction des services de rechargement et de transbordement de GNL en provenance de Russie à destination de pays tiers, ainsi que de l’entretien des projets de GNL russes dans l’Arctique.
A cet égard, notons que Bruxelles a adopté son 13ème paquet de sanctions contre Moscou à l’approche du deuxième anniversaire du début du conflit ukrainien en février. Les mesures visaient principalement à combler les lacunes afin d’empêcher Moscou de contourner les restrictions existantes via des pays tiers.
Des responsables politiques et diplomatiques de haut rang de l’UE ont admis que la portée de nouvelles sanctions se réduisait. Plus tôt cette année, le président lituanien Gitanas Nauseda a reconnu que les mesures prises par le bloc n’avaient pas réussi à déstabiliser l’économie russe.
De même que plus tôt ce mois-ci, Politico a rapporté que la Hongrie pourrait opposer son veto à la dernière proposition de sanctions de l’UE contre Moscou. Le plus haut représentant du pays aurait averti que Budapest bloquerait toute mesure entraînant une hausse des coûts de l’énergie dans le bloc.
Enfin, le mois dernier, le porte-parole du Kremlin, Dimitri Peskov, a déclaré que les restrictions sur le GNL russe ainsi que les efforts visant à « exclure » le pays des marchés de l’énergie ne feraient qu’entraîner une hausse des prix du gaz pour les consommateurs européens. Le responsable a fait valoir que les sanctions contre les exportations russes de GNL seraient illégales, mais qu’elles seraient néanmoins surmontées.