L’Algérie a franchi une étape décisive en signant un accord inaugural qui ouvre la voie à l’exploitation de ses vastes réserves de gaz de schiste.
Selon la Sonatrach, la société nationale pétrolière et gazière, cet accord permettra d’explorer et de développer les ressources dans les bassins d’Ahnat et de Qourara, en se concentrant sur l’excellence opérationnelle, l’innovation technologique, le respect de l’environnement et les meilleures pratiques en matière de durabilité.
D’après l’Energy Platform, basée à Washington, cet accord ambitionne d’exploiter environ 60 000 milliards de pieds cubes de gaz de schiste extractible. Cette initiative marque le retour du géant pétrolier américain ExxonMobil sur la scène énergétique algérienne, après une première collaboration dans les années 1970. John Ardell, vice-président d’ExxonMobil pour la recherche et l’exploration, a exprimé l’intérêt de son entreprise pour des projets concrets en Algérie, soulignant le climat d’investissement favorable et les relations de confiance avec la Sonatrach.
Depuis février 2024, ExxonMobil et Chevron ont entamé un nouveau cycle de négociations avec les autorités algériennes pour obtenir de nouveaux contrats d’exploration dans le secteur amont, notamment pour le gaz de schiste.
Réserves de gaz de schiste en Algérie
Les réserves algériennes de gaz de schiste, particulièrement dans le bassin d’Ahnat, datent de l’ère silurienne et sont estimées à 256 000 milliards de pieds cubes, dont 51 000 milliards de pieds cubes sont techniquement récupérables. Le bassin contient également des ressources de gaz de schiste de l’ère dévonienne, estimées à 50 000 milliards de pieds cubes, avec 9 000 milliards de pieds cubes récupérables.
L’Algérie se classe troisième mondialement en termes de réserves de gaz de schiste extractibles, selon l’Energy Information Administration des États-Unis. Les principaux gisements sont situés dans les bassins de Timimoun, Tindouf, Rafan, Ahnat, Moinder et Berkine, ce dernier étant le plus grand. Ces bassins nécessitent des technologies avancées, que des entreprises comme ExxonMobil sont capables de fournir.
Les évaluations américaines indiquent que les réserves de gaz de schiste algériennes sont concentrées dans sept bassins contenant 707 000 milliards de pieds cubes techniquement récupérables. En plus du gaz de schiste, six des sept bassins abritent 121 milliards de barils de pétrole de schiste et de condensats, dont 5,7 milliards de barils sont techniquement récupérables.
En 2014, la Sonatrach avait déjà annoncé un projet de développement de certaines réserves de gaz de schiste, avec pour objectif de démarrer la production d’ici 2022 et d’atteindre 10 milliards de mètres cubes par an d’ici 2025.