La Tunisie, qui reçoit chaque année plus de 12 millions de touristes et visiteurs, dont plus de 4 millions de maghrébins, reste pourtant un pays fermé pour plusieurs visiteurs et nationalités.
En effet, seuls les Européens et les Nord-américains (mais aussi les ressortissants de pays africains) sont exonérés du visa pour entrer en Tunisie, sinon la plupart des autres nationalités sont obligées d’en disposer d’un.
D’ailleurs, on peut les classer en trois catégories, dont deux sont incompréhensibles. Tout d’abord, plusieurs ressortissants de pays arabes sont soumis au régime du visa; et ce, malgré l’existence de la « Ligue des Etats arabe ». Ainsi, un Egyptien, un Irakien, un Libanais ou un Syrien sont soumis au régime de visa. Seuls les pays du Maghreb et quelques pays de l’Orient en sont dispensés.
Le deuxième groupe est encore plus bizarre, car il comprend des pays développés, riches et pourvoyeurs par-dessus tout de touristes. On peut citer entre autres la Chine, Hong Kong ou l’Inde. Il faut savoir que la Chine est le premier pays pourvoyeur de touristes au monde. La France étant leur première destination. Vous comprenez donc l’étendue du gâchis pour le tourisme tunisien.
Quant au 3ème groupe, il comprend l’Afrique subsaharienne, où seuls quelques pays sont dispensés du visa. Et pourtant ce sont eux les pourvoyeur de migrants illégaux. On peut citer la Gambie, le Gabon, la Guinée, l’Afrique du Sud, le Mali, la Guinée équatoriale, le Niger, le Sénégal, la Côte d Ivoire et le Bénin.
Pour le reste et bien qu’ils constituent des pays lointains non concernés par l’immigration, au rang desquels il y a les Comores, Madagascar, Djibouti, le Togo, ils sont toujours soumis à un régime de visa.
Idem pour des pays riches et dont le potentiel économique est gigantesque, comme le Nigeria, l’Éthiopie, la RD Congo, le Congo-Brazzaville, la Tanzanie ou le Kenya.
Ce qui implique, dans une logique de réciprocité, l’exigence pour les Tunisiens désirant se rendre dans ces pays d’avoir un visa pour voyager et pour y travailler. Limitant de ce fait le champ commercial et les possibilités d’exportations et de développement de services.
Mais n’ayant aucune idée sur les raisons du maintien de l obligation d’avoir un visa pour les voyageurs africains souhaitant venir en Tunisie, on ne peut que saluer la dernière décision du gouvernement Hachani, qui a consacré un conseil des ministres à la création d’une plateforme digitale pour la délivrance d’un visa électronique.
Force est de reconnaître que depuis 2011 et malgré plusieurs annonces, aucun des gouvernements qui se sont succédé à La Kasbah n’est parvenu à appliquer cette plateforme.
D’ailleurs, la Tunisie est l’un des derniers pays en Afrique à ne pas disposer d’une solution e-visa. La majorité des pays sud sahariens et même les plus petits d’entre eux disposent d’une plateforme électronique de délivrance de visa à distance.
On espère donc de l’actuel gouvernement qui est parvenu, malgré les critiques qu’on lui fait subir, à trancher ce projet et à le mettre en place, à l’image de la carte d identité et du passeport biométriques.
Il est temps.