Les relations entre l’Union européenne et Israël se sont dégradées, lundi 27 mai 2024, à la veille de la reconnaissance diplomatique d’un État palestinien par l’Irlande et l’Espagne, membres de l’UE ; Madrid insistant sur le fait que des sanctions devraient être envisagées contre Israël pour ses attaques meurtrières continues sur Rafah, ville du sud de Gaza.
Dans le même temps, le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, a apporté son soutien à la Cour pénale internationale (CIJ), dont le procureur demande un mandat d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et d’autres, y compris les dirigeants du Hamas.
« Le procureur du tribunal a été fortement intimidé et accusé d’antisémitisme – comme toujours lorsque n’importe qui fait quelque chose que le gouvernement de Netanyahu n’aime pas », a déclaré Borrell.
Borrell a déclaré que les actions du gouvernement israélien, y compris son projet de cesser de transférer les recettes fiscales destinées à l’Autorité palestinienne, ne pouvaient plus être conciliées avec l’idée qu’il se faisait de l’État d’Israël.
« À partir de maintenant, je ne dirai plus jamais « Israël », (mais) je dirai « gouvernement Netanyahu » parce que c’est ce gouvernement qui prend ces décisions », a déclaré Borrell.
L’Espagne, l’Irlande et la Norvège envisagent d’officialiser ce mardi 28 mai 2024 leur reconnaissance d’un État palestinien. Alors que des dizaines de pays ont reconnu un État palestinien, aucune des grandes puissances occidentales ne l’a fait, et on ne sait pas exactement quelle différence la décision de l’Irlande, de l’Espagne et de la Norvège – non membre de l’UE-, pourrait avoir sur le terrain. Cette reconnaissance constitue cependant une réalisation importante pour les Palestiniens, qui estiment qu’elle confère une légitimité internationale à leur lutte.
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Lundi également, le Premier ministre slovène, Robert Golob, a déclaré que son gouvernement déciderait jeudi 30 mai de la reconnaissance d’un Etat palestinien et transmettrait sa décision au Parlement pour approbation finale. La Slovénie a lancé la procédure de reconnaissance au début du mois, et Golob est sous pression pour accélérer le processus depuis que l’Espagne, la Norvège et l’Irlande ont annoncé qu’elles allaient de l’avant avec la reconnaissance.
Même si l’UE et ses pays membres ont fermement condamné l’attaque menée par le Hamas le 7 octobre, le bloc a également critiqué l’action israélienne qui a suivi l’offensive qui a tué plus de 36 000 Palestiniens, selon le ministère de la Santé de Gaza, qui ne fait pas de distinction entre combattants et civils.
Les dernières attaques se sont concentrées sur Rafah, où des agents de santé palestiniens ont déclaré que les frappes aériennes israéliennes avaient tué au moins 45 personnes dimanche, touché des tentes de personnes déplacées et laissé « de nombreuses » autres personnes piégées dans des débris en feu.
Le ministre italien de la Défense, Guido Crosetto, a déclaré hier que de telles frappes auraient des répercussions à long terme. « Avec ce choix, Israël répand la haine, enracine la haine qui impliquera ses enfants et petits-enfants. J’aurais préféré une autre décision », a-t-il déclaré à SKY TG24.
Ces frappes ont eu lieu après que la plus haute juridiction de l’ONU, la Cour internationale de Justice, a exigé vendredi qu’Israël mette immédiatement fin à son offensive sur Rafah, même s’il n’a pas ordonné un cessez-le-feu pour l’enclave de Gaza.