Selon les résultats de la récente enquête d’Afrobarometer, les Tunisiens affirment que les filles et les garçons ont les mêmes chances d’aller à l’école dans leur pays. Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à atteindre le niveau supérieur d’éducation. Selon les répondants, elles sont libres d’occuper un emploi rémunéré sans ingérence d’un membre de leur famille. C’est ce qui ressort de l’enquête qui a été présenté le 28 mai 2024, à Tunis.
Le directeur général de l’institut de sondage « One to One », Youssef Meddeb, a pris soin de présenter les résultats de l’enquête devant un auditoire de journalistes et des représentants de la société civile.
Le sondage fait apparaître que plus de la moitié des Tunisiens pensent que les hommes devraient être priorisés par rapport aux femmes lorsque les opportunités d’emploi se font rares. L’insuffisance d’opportunités d’emplois flexibles et le manque de service de garde d’enfants sont les deux obstacles majeurs à l’accès et à l’épanouissement de la femme sur le marché du travail en Tunisie, aux yeux des sondés.
Résultats clés
▪ L’écrasante majorité (96 %) des Tunisiens affirment que les filles sont « rarement » ou « jamais » empêchées d’aller à l’école parce que leur famille donne la priorité à l’éducation des garçons.
▪ Les femmes sont plus susceptibles que les hommes d’atteindre le niveau post-secondaire d’éducation (23 % vs. 17 %), mais sont plus nombreuses à ne pas avoir été du tout scolarisées (13 % vs. 9 %). Les femmes vivant en milieu rural sont plus nombreuses à ne pas avoir suivi une éducation formelle que leurs consœurs qui vivent en ville (21 % vs. 9 %).
▪ Près de 9 Tunisiens sur 10 (85 %) disent que les femmes ne sont pas empêchées par leurs conjoints ou d’autres membres de la famille à occuper un emploi. Cependant, 12 % ne partagent pas cet avis et affirment que les femmes sont « souvent » ou « toujours » entravées d’exercer un emploi.
▪ Plus de la moitié (54 %) des Tunisiens estiment que les hommes devraient avoir plus le droit à un emploi que les femmes lorsque l’emploi se fait rare. Cette opinion est plus répandue chez les moins instruits (63 %-64 %), les moins aisés (61 %), les plus âgés (56 %-63 %), les résidents des milieux ruraux (58 %) et les hommes (59 %).
▪ Les femmes accusent un retard significatif par rapport aux hommes en ce qui concerne la possession d’actifs tels qu’un téléphone portable (88 % vs. 91 %), une télévision (81 % vs. 90 %), un compte bancaire (25 % vs. 41 %) et une voiture/moto (24 % vs. 52%).
▪ Le manque d’opportunités de travail flexible et le manque de service de garde d’enfants sont les deux principaux obstacles qui empêchent les femmes d’accéder et d’évoluer sur le marché du travail.
L’équipe d’Afrobarometer en Tunisie, conduite par One to One for Research and Polling, s’est entretenue avec 1 200 adultes tunisiens entre le 25 février et le 11 mars 2024. Un échantillon de cette taille produit des résultats nationaux avec des marges d’erreur de +/-3 points de pourcentage à un niveau de confiance de 95 %.
Des enquêtes ont été précédemment réalisées en Tunisie en 2013, 2015, 2018, 2020 et 2022.
En effet, ce rapport concorde avec plusieurs revendications d’associations féministes concernant l’égalité entre les sexes.