La mission de partenariat militaire de l’Union européenne au Niger (EUMPM) sera interrompue fin juin 2024. C’est ce qu’a annoncé lundi 27 mai le bloc, relevant la situation politique « grave » dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.
Cette décision intervient cinq mois après que le nouveau gouvernement du Niger, arrivé au pouvoir à la suite d’un coup d’État en juillet 2023, s’est retiré de deux accords de sécurité avec l’UE, dont l’EUMPM.
Les autorités militaires avaient menacé de révoquer tous les « privilèges et immunités » accordés aux troupes dans le cadre de l’EUMPM et de la Mission de renforcement des capacités civiles de l’Union européenne (EUCAP).
La mission de trois ans, qui a débuté en décembre 2022, compte entre 50 et 100 soldats européens au Niger qui assurent la formation, la logistique et le soutien en infrastructures des forces de l’ancienne colonie française, afin de renforcer leur capacité à lutter contre le terrorisme.
« Par lettre datée du 21 décembre 2023, le commandant de la mission, le lieutenant-général Michiel van der Laan, a informé le Conseil que le personnel européen de l’EUMPM Niger avait été redéployé en Europe », a indiqué l’UE dans un communiqué.
« Le 23 avril 2024, le Comité politique et de sécurité a convenu que l’EUMPM Niger ne devrait pas être prolongé au-delà du 30 juin 2024 », ajoute le communiqué.
Avant l’éviction du président pro-occidental Mohamed Bazoum, le Niger était un partenaire stratégique de l’Occident dans la lutte contre les insurgés jihadistes, qui avaient tué des milliers de personnes et déplacé des millions de personnes dans la région du Sahel.
Les autorités militaires de Niamey ont rompu les liens de défense avec la France et demandé le départ des troupes françaises en décembre 2023, accusant l’ancienne puissance coloniale d’agression et d’ingérence.
Les États-Unis ont également récemment accepté de retirer leurs troupes du Niger d’ici la mi-septembre après que ce pays enclavé a annulé un accord de sécurité qui avait permis à environ 1 000 GI et sous-traitants civils d’y mener des opérations antiterroristes pendant plus d’une décennie.
Le gouvernement nigérien a accusé les États-Unis de menacer de sanctions et de tenter de dicter qui devraient être les alliés de Niamey.
L’UE, qui a annoncé des mesures restrictives contre le Niger en octobre 2023 en réponse au coup d’État, a accusé à plusieurs reprises la Russie d’être responsable du déclin de l’influence du bloc dans la région du Sahel.
Plus tôt cette année, le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, a déclaré que l’Union était confrontée à un dilemme concernant sa présence au Sahel, en particulier au Burkina Faso et au Mali, où il a affirmé que l’influence de Moscou avait augmenté.
A cet égard, notons que les dirigeants militaires de Niamey, Bamako et Ouagadougou ont formé une alliance et ont salué à plusieurs reprises Moscou comme un allié stratégique. Ils ont convenu d’élargir leur coopération avec la Russie dans divers domaines, notamment la défense et l’énergie; après avoir déclaré que leurs gouvernements ne travailleraient qu’avec des partenaires qui respectent la souveraineté de leur nation.