Dans une déclaration à L’Économiste Maghrébin, Riadh Sidaoui, politologue et directeur du Centre arabe de recherches et d’analyses politiques et sociales, estime que les relations tuniso-chinoises évolueront dans une perspective positive, notamment après le Sommet sino-arabe qui se tient actuellement à Pékin. D’ailleurs, le président de la République, Kaïs Saïed, s’est rendu à Pékin à la suite de l’invitation du président chinois, Xi Jinping, pour assister à ce Sommet.
Répondant à notre question selon laquelle la Tunisie serait devenue un enjeu géopolitique et géostratégique entre l’axe sino-russe d’une part et l’occident d’autre part, l’intervenant a estimé que la Tunisie commence plutôt à renforcer ses liens avec la Chine et la Russie sans pourtant se détourner de l’Union européenne et des Etats-Unis d’Amérique.
Riadh Sidaoui estime que, dans cette perspective, la Tunisie pourra s’attendre à des crédits et investissements chinois sans les exigences et diktats des institutions internationales, à l’instar du FMI. Il rappelle que l’Union européenne est beaucoup plus intéressée par la situation dans les pays de l’Europe de l’Est que par celle en Tunisie. « Le président de la République, Kaïs Saïed, a bien compris l’enjeu géopolitique et a décidé de se diriger vers le bloc sino-russe », analyse-t-il.
Par ailleurs, Riadh Sidaoui estime que la Chine est un pays qui ne cherche pas à imposer quoi que ce soit à ses partenaires et qui respecte la souveraineté nationale. Au niveau économique, le spécialiste souligne que la France souffre de problèmes socioéconomiques et doit recourir à la Chine. Elle sera la 10e puissance économique mondiale en 2026, d’après un rapport de la Banque mondiale cité par notre invité.
Kaïs Saïed a compris l’importance de la coalition sino-russe et c’est pour cette raison qu’il renforce la diplomatie tunisienne dans ce sens, sans pour autant faire de ses partenaires historiques, les États-Unis d’Amérique et l’Union européenne, des ennemis.
Par ailleurs, il rappelle que la présence chinoise en Afrique ne date pas d’hier. À cela s’ajoute le fait que d’autres pays africains ont quitté la tutelle des États-Unis et de l’Union européenne. La Tunisie s’inscrit dans cette optique.