Wassim Ben Larbi a reçu, dans son “Expresso“ sur Express FM du 29 mai 2024, l’ambassadrice de France en Tunisie, Anne Guéguen. Thème central abordé, bien évidemment les relations entre la Tunisie et la France. Que ce soit la question de délivrance de visas, de la transition énergétique, de la relation politique, ou des questions internationales, rien n’a été laissé au hasard.
Pour planter le décor, Anne Guéguen a rassuré sur le fait que les relations tuniso-françaises représentent un partenariat dynamique basé sur la confiance commune. Selon elle, « Il s’agit d’un partenariat concret et transparent… un rapport de confiance gagnant-gagnant ».
Interrogée sur la visite du chef du gouvernement, Ahmed Hachani en France au mois de février 2024, Mme Guéguen a souligné que celle-ci fut une réussie et avait permis du reste de lancer les préparatifs de la prochaine édition du Haut Conseil de Coopération tuniso-français. « C’est une relation d’une exceptionnelle densité et de richesse ». Et d’ajouter en substance que la France est le premier client de la Tunisie avec des échanges commerciaux annuels qui se montent à près de 9 milliards d’euros.
Et selon Anne Guéguen, la prochaine réunion du Haut Conseil de Coopération Tunisie-France portera sur l’enseignement supérieur, la recherche scientifique, la culture et l’art, la sécurité et la migration, le tourisme, l’économie et le développement durable.
Un excédent commercial de 2 milliards d’euros
La diplomate a tenu à souligner que la Tunisie réalise, à travers ses échanges commerciaux avec la France un excédent de plus de 2 milliards d’euros ; soit un montant qui dépasse celui des transferts des Tunisiens résidents à l’étranger, et même des revenus de tourisme.
Toujours dans ce cadre, Anne Guéguen a ajouté que quelque 1 500 entreprises françaises sont basées en Tunisie et employaient 150 000 personnes.
Tous ces chiffres et donnés ont permis à la diplomate d’affirmer en substance que la coopération tuniso-française vise à réaliser un rapport gagnant-gagnant dans les secteurs stratégiques et à haute valeur ajoutée tels que la transition énergétique ou la transition numérique.
TotalEnergies
Et la signature du mémorandum d’entente au Palais du gouvernement à La Kasbah, lundi 27 mai 2024, entre le ministère de l’Industrie, des Energies et des Mines et TotalEnergies, s’inscrit dans cet ordre d’idées. C’est un projet extrêmement ambitieux et structurant, a-t-elle expliqué, en ce sens qu’« il contribuera au renforcement de la souveraineté énergétique de la Tunisie en plus de la création d’emplois et de richesse ».
Mme Guéguen estime que compte tenu la proximité géographique de la Tunisie avec l’Europe, cela constitue « un atout lui permettant d’être un État pionnier de la transition énergétique. Ceci permettra de produire et d’exporter directement de l’hydrogène vert ou de l’électricité vers le marché européen ».
Mobilité
Par ailleurs, la diplomate française considère importante la question de la mobilité et son impact positif sur les relations entre la Tunisie et la France. En effet, selon elle, environ un million d’individus de nationalité ou d’origine tunisienne se trouvent sur le territoire français. Et dans ce cadre, «… les autorités françaises s’efforcent de faciliter le traitement et la délivrance des visas. Nous avons retrouvé, l’année dernière, des niveaux prè-Covid-19 avec 85 000 visas délivrés et 5 000 visas nouveaux étudiants… Ceci représente près de 12% d’augmentation par rapport à l’année précédente (2022, ndlr)… L’année dernière, huit Tunisiens sur dix ont obtenu leur visa », affirme-t-elle. Ce qui dément les rumeurs selon lesquelles la France délivre moins de visas aux Tunisiens.
Migration irrégulière
L’ambassadrice a également abordé la question de la migration clandestine, indiquant à ce sujet que « la France était à l’écoute des autorités tunisiennes ». Selon elle les autorités européennes y compris la France sont prêtes à mettre à disposition de la Tunisie les moyens permettant de gérer le phénomène de la migration irrégulière.
Francophonie
Anne Guéguen est revenue sur le Sommet de la francophonie organisé en novembre 2022 à Djerba, pour dire que c’était une « véritable réussite pour la Tunisie ».
La diplomate rappellera en substance que la francophonie ne repose pas uniquement sur la langue, mais que c’est « un vecteur d’innovation et de renforcement des échanges ».
Selon Anne Guéguen, l’Agence française de développement (AFD), joue un rôle important dans le partenariat entre la Tunisie et la France. Selon elle, « il s’agit de projets destinés à stimuler l’entrepreneuriat privé et les PME tunisiennes… Vous avez par exemple la ligne E du RFR qui a ouvert il y a un peu plus d’un an… L’AFD a financé une grande centrale photovoltaïque à Tataouine ».
Tout ceci semble montrer que les relations entre la Tunisie et la France marchent comme sur des roulettes.