L’entrepreneuriat est un moteur essentiel du développement économique. Ce qui constitue une voie vers la création d’emplois et le développement durable. Dans les pays du sud et de l’est de la Méditerranée (PSEM), le chômage des jeunes et des femmes pose des défis importants. De ce fait, promouvoir l’entrepreneuriat devient non seulement une solution économique au chômage, mais aussi un moyen d’autonomisation sociale.
Businessmed, en collaboration avec le Femise et l’IEMed, a organisé ce jeudi 30 mai à Tunis une conférence sur le thème : « Favoriser la création d’emplois par l’entrepreneuriat inclusif dans les pays du sud et de l’est de la Méditerranée ».
Ainsi l’atelier a mis l’accent sur l’importance du rôle de l’entrepreneuriat pour relever le défi du chômage sur la rive sud de la Méditerranée et soutenir les entrepreneurs.
Rencontré en marge de cet événement, Antoine Apprioual, programme manager en charge du département de Développement durable et intégration régional à l’Institut européen de la Méditerranée (qui est un consortium des gouvernements espagnol et de Catalogne et de la municipalité de Barcelone), a souligné l’importance de l’entrepreneuriat inclusif en Méditerranée, surtout dans les pays du sud et de l’est de la Méditerranée, y compris la Tunisie.
Il part du constat que l’idée est de favoriser la création d’emplois à travers l’entrepreneuriat, puisqu’on voit que dans les pays du sud de la Méditerranée il y a un blocage dans la création d’emplois, notamment pour les jeunes et les femmes. Et de préciser: « On peut leur donner les clés pour qu’ils puissent avoir leur avenir en main et développer leur propre prospérité économique à travers l’entrepreneuriat. Donc l’idée de l’inclusivité est de reprendre les jeunes et les femmes, et les inclure dans ce domaine de l’entrepreneuriat qui est souvent très masculin, et qui permet que des segments de la société qui souffrent plus du chômage puissent entrer dans cette activité économique à travers leur propre initiative ».
Interrogé sur la nécessité de libérer cet entrepreneuriat, avec moins de bureaucratie, pour que ce soit beaucoup plus accessible à tous, il a répondu: « L’idée de cet atelier consiste à partager les bonnes pratiques et les idées entre différents pays de la Méditerranée. On a des représentants d’Algérie, de Palestine, d’Égypte, de Jordanie, du Liban, du Maroc, donc de tous les pays du sud de la Méditerranée, pour voir qu’est-ce qui bloque. Donc on a des entrepreneurs qui vont partager leurs expériences, nous dire qu’est-ce qui bloque pour eux, qu’est-ce qui les a aidés également dans leur parcours pour devenir des entrepreneurs à succès. Tout comme il faut tenir compte d’un autre obstacle qui revient toujours : le financement. Le besoin de financement est énorme ».
Et de poursuivre: « On a beau aider les entrepreneurs à développer leurs compétences, il y a un moment où ils se heurtent à la réalité du financement, et donc aux banques qui sont très conservatrices et qui ont du mal à prendre des risques, à soutenir ces jeunes, ces femmes entrepreneures. Donc l’idée ici, c’est de trouver des idées pour dépasser cela. Nous, à l’IEMed, on essaye à notre échelle de soutenir les sociétés de garantie du crédit qui peuvent justement aider ces petites entreprises à dépasser cet obstacle du financement ».
In fine, le message à faire passer aussi bien pour les jeunes que pour les femmes, dans les deux rives, est le suivant: « Il y a énormément d’opportunités. La Tunisie est un des pays les plus dynamiques au niveau du soutien des entrepreneurs. Il faut donc croire en leur potentiel et saisir les opportunités qui s’offrent à eux à travers toutes ces initiatives locales, régionales et internationales ».