La première baisse des taux d’intérêt de l’euro de 0,25% étant désormais considérée comme acquise, le Conseil de politique monétaire de la BCE devrait fixer, le jeudi 6 juin prochain, les axes de sa stratégie pour la prochaine période.
Les avis sur la stratégie de la BCE du 7 juin jusqu’à la fin de l’année sont à nouveau partagés, un groupe préconisant une réduction des taux d’intérêt de la zone euro de 1,5% jusqu’à la fin de l’année pour stimuler immédiatement la croissance anémique de la zone euro. Les arguments de ce côté sont que désormais la politique de taux d’intérêt historiquement élevés continuera à avoir un effet anti-inflationniste même avec une baisse raisonnable des taux.
Par conséquent, une nouvelle baisse de l’inflation proche de 2% est à peu près envisagée jusqu’à la mi-2025, à moins que nous n’entrions dans une nouvelle crise économique. Le même groupe, qui comprend également le banquier central français François Villeroy de Galhau, souhaite que la première étape de baisse des taux en juin soit suivie d’une seconde en juillet…
Et à l’argument selon lequel l’environnement international est encore très volatil, que les guerres en Ukraine et au Moyen-Orient pourraient raviver les pressions inflationnistes et que les États-Unis semblent reporter leur propre réduction de la politique monétaire, cette tendance répond que l’inflation en Europe n’est pas comme celle des États-Unis. En tout cas, ils rappellent qu’EKT, en plus des taux d’intérêt, maintient « l’arme » de la dette de 5 300 milliards d’euros qu’elle a accumulée grâce à l’assouplissement quantitatif pour ouvrir et fermer la « canule » de liquidité.
L’attitude de la Fed est problématique
D’autre part, le groupe des « conservateurs » de la BCE, bien qu’ils soit d’accord avec la première réduction de 0,25% le 6 juin, estime que les prochaines étapes doivent être soigneusement planifiées et les décisions doivent être prises sur la base des données successives portées à la connaissance de la BCE. Ce côté accorde plus d’importance au mouvement presque parallèle de la politique monétaire de la zone euro avec celle de l’autre côté de l’Atlantique.
Comme chacun le sait, la Fed continue de lutter contre une inflation persistante, les marchés s’adaptant à une série de deux baisses de taux au maximum jusqu’à la fin de l’année, à partir de septembre. Mme Lagarde a peut-être déclaré que la politique monétaire de la zone euro serait indépendante de celle des États-Unis, mais ce n’est pas entièrement vrai.