Le conflit entre Moscou et Kiev maintient les prix de l’énergie à un niveau élevé, selon une étude publiée par le Fonds monétaire international (FMI).
Le conflit en Ukraine et les sanctions contre la Russie pourraient nuire à la sécurité énergétique et au développement économique dans toute l’Europe occidentale et centrale, préviennent les analystes du Fonds monétaire international. Ces conclusions interviennent alors que l’UE envisage de restreindre les importations de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance de Russie.
Malgré la « gamme impressionnante » de mesures prises par les décideurs politiques pour renforcer la sécurité énergétique depuis le début de la guerre et les restrictions commerciales imposées à Moscou, les coûts de l’énergie restent élevés, selon l’étude réalisée pour le FMI.
Par Europe, le document fait référence à l’Union européenne, au Royaume-Uni, à l’Islande, au Liechtenstein, à la Norvège et à la Suisse.
Les simulations réalisées par les auteurs du rapport suggèrent que la crise ukrainienne et les mesures contre la Russie qui en résulteront auront des « effets mitigés » sur l’énergie à moyen terme.
Réduire la dépendance énergétique à l’égard de Moscou en diversifiant les approvisionnements aurait pu permettre au continent de mieux se préparer à un futur choc énergétique, suggère le document. L’UE a augmenté ses achats de carburant aux États-Unis et en Afrique et s’efforce également de stimuler sa propre production d’énergie.
Cependant, malgré une augmentation des sources d’approvisionnement en énergie et une certaine réduction de la consommation, les prix restent plus élevés qu’ils ne l’auraient été dans un scénario sans conflit, indique le journal.
Les hostilités « pourraient augmenter de manière persistante les prix de l’énergie en Europe, ce qui affaiblirait la sécurité énergétique en augmentant la part des dépenses énergétiques dans le PIB, rendant ainsi l’activité économique plus sensible à toute perturbation énergétique », indique le document.
En 2022, l’Europe a connu sa pire crise énergétique depuis les années 1970, déclenchée par les sanctions contre la Russie. Les prix de l’électricité sont passés de 45 à 598 € le mégawattheure en août de la même année. L’UE a progressivement abandonné l’utilisation du charbon russe et a imposé un embargo sur le pétrole transporté par voie maritime en provenance du pays, réduisant ainsi les importations de 90%. Parallèlement, la part de la Russie dans les importations de gaz de l’UE est passée de 41% en 2021 à 15% en 2023. L’UE s’est fixé pour objectif d’éliminer progressivement toutes les importations russes de combustibles fossiles restantes d’ici à 2030.
Moscou est cependant devenu l’un des principaux fournisseurs de gaz naturel liquéfié (GNL) du bloc, représentant 16% de ses importations l’année dernière. L’UE envisage actuellement d’interdire les importations de GNL russe dans le cadre d’une 14e série de restrictions.
Les mesures proposées empêcheraient les pays de l’UE de réexporter du GNL russe, mais ne pourraient pas constituer une interdiction pure et simple.
Moscou a déclaré que toute restriction contre le GNL russe – ainsi que les efforts visant à « exclure » le pays des marchés de l’énergie – ne ferait qu’entraîner une hausse des prix du gaz pour les consommateurs européens.
Depuis le lancement de la campagne massive de sanctions occidentales en 2022, Moscou a redirigé l’essentiel de ses exportations énergétiques vers l’Asie, principalement vers la Chine et l’Inde.