Réunie mercredi 29 mai 2024 et présidée par son SG, Noureddine Taboubi, la commission administrative de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a publié un communiqué quelque peu politique.
En effet, la commission administrative de la centrale ouvrière dit condamner la poursuite des campagnes de dénigrement systématique contre l’UGTT et ses dirigeants, dans le but «… de la déstabiliser et l’empêcher de prendre position sur les grandes questions, en tentant de la discréditer et de l’isoler de ses bases ouvrières et populaires ».
En outre, elle souligne son rejet de la situation politique actuelle marquée par « l’ambiguïté et la confusion, en particulier le retard dans la fixation de la date des élections et la persistance des tensions générales à tous les niveaux ». De ce fait, la commission administrative condamne « les atteintes aux libertés par le biais de procès contre des syndicalistes, journalistes, avocats et blogueurs en vertu du décret 54 »; un décret qui, selon elle, doit être retiré, et par conséquent « l’arrêt des procès arbitraires ainsi que la libération des prisonniers d’opinion ».
Sur le plan purement syndical, la commission administrative de l’UGTT se dit attachée au droit à la négociation collective et à la nécessité d’établir un dialogue social, et réclame ainsi la fin de la politique de fermeture et de l’intransigeance…
Cela pour appeler à l’ouverture des négociations salariales dans les secteurs privé, public et fonction publique, et ce, en vue d’« une augmentation rapide du salaire minimum, une révision des pensions des retraités et une réduction des effets de l’inflation et de la cherté de la vie ».
Toujours dans son communiqué, la commission administrative de l’UGTT accuse le gouvernement de n’avoir pas de politique économique et sociale, ce qui, selon elle, « a conduit à la détérioration de la situation des entreprises économiques, à la dégradation des services publics et à l’effondrement du pouvoir d’achat des Tunisiens, en raison de la faiblesse des salaires, de la flambée des prix, de la suppression des subventions, du manque de produits de première nécessité et de la dégradation des services ».
Par ailleurs, l’UGTT se dit préoccupée par l’aggravation du problème de la migration non organisée, appelant à des solutions qui dépassent l’approche sécuritaire temporaire et qui respectent la dignité humaine.
Pour ce faire, la commission administrative indique avoir décidé de convoquer un conseil national ordinaire les 5, 6 et 7 septembre prochain « pour suivre la situation politique et sociale et l’activité syndicale ». Dans cette optique, l’UGTT compte sur son forum syndical des 24, 25, 26 et 27 juin 2024 pour engager toutes les structures syndicales régionales et sectorielles et approfondir l’esprit d’unité, de solidarité et de militantisme.
A suivre.