La croissance a été revue à la baisse de 0,2 à 0,9% pour tous les pays de la région à l’exception de la Libye et de la Mauritanie.
Selon ce même rapport, les perspectives de l’inflation en Afrique restent sombres, le taux moyen devant passer de 17 % en 2023 à 17,8 % en 2024, avant de redescendre à 12,3 % en 2025. Cette augmentation reflète la combinaison d’une hausse des prix des denrées alimentaires locales induite par les pénuries de l’offre intérieure liées à la sécheresse ; d’excédents de liquidités résultant des mesures de relance budgétaire et monétaire prises en 2020-2021 durant la pandémie et des effets de la dépréciation de la monnaie par rapport à un dollar américain fort soutenu par des taux d’intérêt élevés aux États-Unis.
L’augmentation prévue en 2024 reflète la persistance des prix élevés des denrées alimentaires et les déséquilibres entre l’offre et la demande sur les marchés alimentaires nationaux et mondiaux, ainsi que les prix élevés de l’énergie, principalement affectant les pays pétroliers nets.
L’Afrique du Nord a connu la plus forte augmentation de l’inflation, soit 8,1 % contre une moyenne de 16,3 % en 2023, en raison de la hausse des prix en Égypte et des tensions géopolitiques.
Sur les cinq régions africaines, quatre ont vu leurs déficits budgétaires augmenter. L’Afrique du Nord a enregistré la deuxième plus forte augmentation du déficit budgétaire (après l’Afrique centrale), de 5,9 % du PIB en 2022 à 6,7 % en 2023, sous l’impulsion de l’Algérie et de la Libye.
L’Afrique du Nord a connu la plus forte augmentation de l’inflation, soit 8,1 % contre une moyenne de 16,3 % en 2023, en raison de la hausse des prix en Égypte et des tensions géopolitiques
Le déficit budgétaire de l’Algérie s’est aggravé, passant de 7,8 % du PIB l’année précédente à 10,2 % en 2023, et la Libye a transformé son excédent budgétaire de 3,1 % du PIB en 2022 en une position budgétaire presque équilibrée en 2023, principalement en raison de la baisse des recettes du secteur pétrolier.
La position extérieure de l’Afrique du Nord est positive, avec un excédent du compte courant estimé à 0,9 % du PIB en 2023 et devant tomber à 0,1 % du PIB en 2024, l’important déficit de 8,5 % du PIB de la Mauritanie étant plus que compensé par les 24,5 % du PIB de l’excédent du compte courant de la Libye.
Toutefois, cet excédent pourrait se transformer en un déficit de 0,6 % du PIB en 2025. Le déficit de la Mauritanie est en baisse par rapport à l’estimation de 9,8 % du PIB en 2023 et reflète l’augmentation prévue des recettes d’exportation résultant de l’accroissement de la production de minerai de fer, d’or et de gaz, complétée par une réduction des dépenses pour les biens d’équipement importés.
Pour la Libye, l’excédent du compte courant, projeté à 21,8 % en moyenne entre 2023 et 2025, est dû à l’amélioration de la stabilité qui a favorisé l’augmentation de la production de pétrole.
Avec TAP