Les principales économies en développement devraient voir les entrées nettes de capitaux augmenter de près d’un tiers en 2024, pour atteindre 903 milliards de dollars. C’est ce que révèle un rapport publié par l’Institute of International Finance (IIF).
Néanmoins, cela dépend en grande partie du maintien de la croissance mondiale, estimée à 3,1 % cette année. Le scénario préféré est un atterrissage en douceur au niveau mondial, donnant une tendance haussière des flux de capitaux vers les marchés émergents.
L’accroissement de 32 % devrait être principalement dû à une forte reprise des investissements directs étrangers (IDE) et à l’affectation des liquidités aux portefeuilles d’actions. Cela couvre 25 pays des marchés émergents : six économies de l’Europe émergente, de l’Amérique latine et de l’Afrique/Moyen-Orient, et sept de l’Asie.
En tout, les entrées nettes d’IDE devraient atteindre 426 milliards de dollars en 2024, tandis que les flux nets dans les portefeuilles des étrangers pourraient atteindre 259 milliards de dollars, contre 161 milliards de dollars en 2023.
Toutes ces projections reposent sur une accélération de la croissance économique des pays émergents, associée à des baisses significatives de taux dans les économies développées.
Des flux positifs partout, sauf en Russie
Une croissance robuste et des fondamentaux macroéconomiques solides entraîneront un rebond des flux de capitaux étrangers vers l’Asie hors Chine. L’inclusion de l’Inde par JPMorgan dans son indice de référence des obligations en monnaie locale, qui devrait débuter en juin, pourrait entraîner des entrées supplémentaires dans la dette publique libellée en monnaie locale. Par contre, les sorties d’IDE de la Russie devraient se poursuivre, mais les flux nets seront positifs dans les pays émergents d’Europe, en partie grâce à une augmentation des flux vers la Hongrie.
En Afrique et au Moyen-Orient, l’IIF estime à 149 milliards de dollars les flux nets de capitaux non-résidents, contre 115 milliards de dollars l’année dernière. L’Égypte, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis devraient représenter 80 % des entrées de capitaux dans la région. Le fonds souverain d’Abou Dhabi a conclu en février un accord de plusieurs milliards de dollars pour les droits de développement du projet Ras El Hekma en Égypte, et jusqu’à 150 milliards de dollars de travaux supplémentaires sont en jeu.
De l’autre côté de l’Atlantique, le rapport prévoit des flux importants vers l’Amérique latine cette année et en 2025. La région continue de bénéficier de son statut de producteur mondial de matières premières, de sa situation stratégique à l’écart des conflits géopolitiques, de la croissance robuste de ses principaux partenaires commerciaux et des opportunités de délocalisation à proximité découlant de la réorganisation de la chaîne d’approvisionnement mondiale.