Le leader de la majorité au Sénat américain, Chuck Schumer (démocrate représentant l’Etat de New York) a adressé à son tour une invitation au génocidaire Benyamin Netanyahu à prononcer un discours devant le Congrès qui se réunira en session conjointe pour l’écouter. Le leader du Sénat a rejoint ainsi son collègue Mike Johnson, le leader républicain de la Chambre des représentants. Celui-ci était le premier à avoir eu l’idée incongrue d’inviter un criminel de guerre, de surcroît recherché par la justice internationale, à débiter ses mensonges devant les élus du peuple américain.
Pourtant, il n’y a pas longtemps, le sénateur Schumer a qualifié Netanyahu d’ « obstacle » et a appelé à « des élections anticipées » afin que les Israéliens se débarrassent de cet obstacle ! Comment expliquer ce virage de 180°? Nul besoin d’être devin ou dans le secret des Dieux pour le savoir. Le lobby israélien, toujours à l’affut du moindre écart dans l’attitude des responsables politiques à Washington, a dû intervenir pour tirer les oreilles du sénateur et le menacer de voir sa carrière détruite.
Que faire pour obtenir le pardon du lobby, sinon oublier les critiques et changer le statut de Netanyahu d’ « obstacle » en personnage « digne » de s’adresser à une session conjointe du Congrès.
Netanyahu a déclaré qu’il avait accepté l’invitation des dirigeants du Congrès. Sur son compte sur la plateforme X (ancienne twitter), il s’est même dit « ravi d’avoir l’opportunité de s’adresser à la Chambre et au Sénat pour présenter la vérité sur la guerre de Gaza. »
Voilà donc, le plus grand menteur sur la scène internationale se prépare à dire « la vérité » devant les représentants du peuple américain. S’il réussissait à prononcer son discours devant le Congrès avant d’être attrapé par la Cour pénale internationale ou la justice de son pays, la scène serait alors sans doute d’un surréalisme kafkaïen. Il y aurait le menteur qui fait son discours tout en sachant qu’il ment. Une audience qui sait qu’il ment, mais qui écoute attentivement, avec un respect simulé. Et à la fin, tous les présents se lèveront pour une standing ovation, acclamant un discours qu’ils savent mensonger. C’est ce qui se passerait si, d’ici là, Netanyahu réussissait à se maintenir encore au pouvoir et à poursuivre son dessein génocidaire contre le peuple palestinien.
Seuls le sénateur indépendant Bernie Sanders et quelques rares élus démocrates se sont prononcés contre le projet d’accueillir le chef du gouvernement israélien. « Benjamin Netanyahu est un criminel de guerre. Il ne devrait pas être invité à prendre la parole lors d’une réunion conjointe du Congrès. Je n’y participerai certainement pas », a déclaré Bernie Sanders, l’un des rares hommes politiques américains qui tient tête au lobby et résiste à ses pressions et à ses menaces.
Il va sans dire que ce ne serait pas la première apparition de Netanyahu devant une session conjointe du Congrès américain et ce ne serait pas le premier discours mensonger qu’il prononcerait.
En 2002, il se présenta devant le Congrès pour verser de l’eau au moulin de Georges W. Bush et de son caniche Tony Blair qui menaient alors l’une des plus grandes campagnes mensongères de l’histoire dans le but de renverser le régime de Saddam Hussein. « Il ne fait aucun doute que Saddam cherche, travaille et progresse vers le développement d’armes nucléaires », avait déclaré alors Netanyahu.
Prenant ses désirs pour la réalité, il alla plus loin encore en assurant le Congrès que si le régime de Saddam tombait, le régime iranien suivrait : « Si vous éliminez Saddam et le régime de Saddam, je vous garantis que cela aura d’énormes répercussions positives sur la région », avait-t-il déclaré.
En 2015, faisant un pied de nez au président d’alors, Barack Obama, il se présenta devant une session conjointe devant le Congrès pour un autre discours mensonger sur les armes nucléaires que l’Iran était toujours, selon Netanyahu, « à deux doigts » de fabriquer.
Le but de l’intervention de Netanyahu était de discréditer l’accord sur le nucléaire iranien signé à Vienne le 14 juillet 2015 entre Téhéran et l’Occident. Netanyahu n’avait jamais pardonné à Barak Obama d’avoir donné son aval à l’accord et avait tout fait pour se faire inviter par le Congrès, malgré le refus de la Maison Blanche. Infligeant ainsi une humiliation au chef de l’Exécutif de la plus grande puissance du monde…
Moins d’un an plus tard, Netanyahu réussit à convaincre son ami Donald Trump de se retirer de cet accord. Ce qui ramena la crise et la tension entre l’Iran et l’Occident à leur point initial. Menteur, comploteur, criminel de guerre, génocidaire, tel est l’infâme personnage que le Congrès américain s’apprête à accueillir en session conjointe.