De nouvelles restrictions pourraient être appliquées aux institutions financières qui utilisent le système de messagerie financière de la Banque centrale de Russie.
Le G7 et l’UE travaillent sur les moyens de sanctionner les banques qui aideraient la Russie à contourner les restrictions actuelles, rapporte Bloomberg, citant des sources proches des discussions. Ces mesures cibleraient les institutions financières de pays tiers qui utilisent le système de messagerie interbancaire de la Banque de Russie, le SPFS.
Le système fonctionne de manière similaire à SWIFT, basé en Belgique, garantissant le transfert sécurisé des messages financiers entre les banques à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Il a remplacé SWIFT en Russie lorsque les principales banques du pays ont été déconnectées du système suite aux sanctions liées à l’Ukraine en 2022.
De nombreux partenaires commerciaux de la Russie ont ensuite rejoint le SPFS afin de continuer à effectuer des transactions avec le pays et dans le cadre d’une démarche plus large visant à réduire l’exposition au système financier occidental. En janvier, plus de 550 banques et entreprises de 20 pays étaient connectées au SPFS, selon la Banque de Russie.
Selon des sources de Bloomberg, en ciblant les prêteurs qui utilisent le SPFS et facilitent ainsi les transactions avec la Russie, les États occidentaux veulent empêcher Moscou de pouvoir se procurer les technologies utilisées dans la production d’armes. Par exemple, Washington et ses alliés de l’OTAN ont accusé à plusieurs reprises la Chine d’alimenter l’effort militaire de la Russie en soutenant sa fabrication d’armes par la vente de biens à double usage.
Dans une interview accordée dernièrement à Bloomberg, le secrétaire adjoint au Trésor américain, Wally Adeyemo, a réaffirmé cette position, avertissant que Washington et ses alliés sont « disposés à sanctionner » toute entité aidant la Russie à obtenir des composants pouvant être utilisés pour la production d’armes. La Chine et la Russie ont nié à plusieurs reprises les allégations occidentales.
Les discussions concernant le SPFS précèdent le sommet du G7 en Italie prévu à la mi-juin, où le groupe aurait l’intention de proposer un nouvel ensemble de mesures visant à mieux appliquer les sanctions existantes contre la Russie. L’UE pourrait se mettre d’accord plus tôt sur son propre ensemble de restrictions. Cependant, des sources ont indiqué que certains États membres étaient réticents à soutenir une interdiction du SPFS en raison des craintes que les transactions « légitimes » puissent être affectées, ainsi que des propres relations financières du bloc avec les pays dont les banques seraient ciblées.
Par ailleurs, Washington et ses alliés réfléchissent actuellement aux moyens d’utiliser les quelque 300 milliards de dollars d’actifs de la Banque centrale russe qui ont été gelés dans le cadre des sanctions. Alors que Washington s’est empressé de saisir les fonds, d’autres membres du G7 se sont concentrés sur les moyens d’exploiter les profits générés par ces fonds. Cependant, aucun consensus n’a été atteint sur la question, le ministre italien de l’Economie, Giancarlo Giorgetti, ayant déclaré récemment que cette question présentait encore « d’importants problèmes techniques et juridiques ».