Que vous fumiez ou non, le tabac représente un danger pour tous. Chaque année, plus de 8 millions de personnes décèdent à cause du tabac, selon une étude de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Parmi ces décès, environ 1,3 million concernent des non-fumeurs involontairement exposés à la fumée du tabac.
Mais plus inquiétant encore, selon les chiffres de la Banque mondiale, que d’’ici à 2030, on estime que le tabac tuera environ 10 millions de personnes par an, ce qui en ferait la première cause de décès dans le monde.
Une table ronde scientifique a été organisée dans l’après-midi du mardi 30 mai 2024 par la plateforme de santé www.med.tn à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le tabac. Plusieurs experts et médecins ont participé à cet événement, discutant des effets néfastes du tabagisme et de l’importance de sensibiliser aux dangers liés à celui-ci.
Une chose est sûre : que ce soit à l’âge adulte ou à l’adolescence, le tabagisme passif entraîne des maladies cardiovasculaires et respiratoires, pouvant induire le cancer du poumon.
Lors de cet événement, plusieurs sujets ont été abordés. Dr Moudather Marzouk a souligné l’importance de sensibiliser les jeunes aux dangers de la cigarette pour changer leur perception, leurs attitudes et leurs comportements vis-à-vis du tabagisme.
Il a rappelé que l’image du tabagisme est bien souvent associée à la virilité dans de nombreuses cultures et époques. Et ce à travers les publicités présentant les hommes fumeurs comme des symboles de force et d’attraction. Alors que la première cigarette reste la plus dangereuse puisqu’elle pourrait être le début de la dépendance.
En outre, il met l’accent sur l’importance de sensibiliser les jeunes aux risques liés au tabagisme, tels que les décès dus aux maladies cancéreuses et autres. Ce qui leur permet en l’occurrence de réduire leur attrait pour le tabagisme. D’où limiter la dépendance comportementale entre autres.
Même si les adolescents d’aujourd’hui sont souvent tentés par la cigarette, cela n’empêche que le simple fait de tenir une cigarette en accompagnant un café peut être perçu comme un moyen d’attirer l’attention du sexe opposé. Certains sont influencés par leurs amis, d’autres cherchent à affirmer leur propre identité, tandis que certains suivent simplement le mouvement.
Néanmoins il dénonce les nouveaux produits du tabagisme, comme les cigarettes électroniques, prétendument moins nocives que les cigarettes traditionnelles, mais contenant toujours des produits chimiques nocifs pour les poumons et le corps en général, et conduisant dans la plupart des cas à la dépendance.
Par ailleurs, évoquant les méthodes de sevrage tabagique du point de vue de la thérapie psychologique, Anas Laouini, spécialiste en psychologie et traitement de la dépendance, insiste sur la thérapie cognitivo-comportementale, qui vise à modifier les comportements et les pensées liés au tabagisme. Selon lui, il s’agit de l’une des solutions médicales pour arrêter de fumer, en dehors des alternatives de nicotine, entre autres.
Il a noté cependant qu’il y a une grave pénurie de recours à des psychologues par les fumeurs afin de les aider à arrêter en raison du faible niveau de sensibilisation. D’où encore l’intérêt de la thérapie psychologique dans la lutte contre la dépendance pour rétablir l’équilibre mental et émotionnel de l’individu.
Par ailleurs, à l’occasion de la Journée mondiale sans tabac, le ministère de la Santé prévoit d’organiser des campagnes de sensibilisation pour informer sur les dangers du tabac. Cependant, les observateurs soulignent que la lutte contre le tabagisme est loin d’être finie. Car cela reste un combat continu et de longue haleine en raison de divers facteurs. A savoir, culturels, sociaux et économiques.
In fine, il est crucial de se demander si ces adolescents sont-ils réellement conscients des dangers associés à la nicotine. Si c’est le cas, qui sait, peut-être aurons-nous des générations de non-fumeurs prochainement. Wait and see.