La Banque centrale européenne (BCE) a réduit, jeudi 6 juin 2024, ses taux d’intérêt pour la première fois depuis près de cinq ans, reconnaissant que la lutte contre l’inflation dans la zone euro a porté ses fruits.
La baisse des taux d’intérêt de jeudi d’un quart de point de pourcentage ramène le taux de référence dans les 20 pays qui utilisent l’euro à 3,75 %, contre 4 % où il se situait depuis septembre. Le régulateur n’a pas indiqué si un nouvel assouplissement suivrait en juillet.
L’inflation de la zone euro s’est accélérée plus que prévu en mai, à 2,6 % contre 2,4 % le mois précédent, selon les données publiées la semaine dernière.
L’inflation sous-jacente, qui exclut la volatilité des prix des produits alimentaires et de l’énergie, s’est également accélérée à mesure que les salaires augmentaient rapidement.
Ces chiffres ont incité la BCE à relever sa prévision d’inflation pour cette année à 2,5 % contre 2,3 % prévu en mars. Le régulateur a déclaré qu’il maintiendrait les taux d’intérêt « suffisamment restrictifs aussi longtemps que nécessaire » pour ramener l’inflation à l’objectif de 2 %.
« Malgré les progrès réalisés au cours des derniers trimestres, les pressions sur les prix intérieurs restent fortes alors que la croissance des salaires est élevée. Et l’inflation devrait rester supérieure à l’objectif jusqu’à l’année prochaine », a déclaré la Banque centrale dans un communiqué.
La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a déclaré aux journalistes que le régulateur continuerait à suivre « une approche dépendante des données et réunion par réunion […] Nous ne nous engageons pas à l’avance sur une trajectoire de taux particulière ».
La décision de la BCE fait suite à une baisse de taux similaire de la Banque du Canada cette semaine. Les régulateurs suédois et suisses ont déjà annoncé leurs propres réductions de taux cette année.
En revanche, la Réserve fédérale américaine devrait maintenir ses taux inchangés la semaine prochaine (du 10 juin), dans une fourchette de 5,25 % à 5,5 %, leur plus haut niveau depuis 23 ans, dans un contexte de pressions inflationnistes.
La Banque d’Angleterre ne devrait pas non plus abaisser son taux directeur, qui est à 5,25 %, son plus haut niveau depuis 16 ans, lors de sa réunion du 20 juin.