Après une interruption de plus de 20 ans de la liaison ferroviaire entre la Tunisie et l’Algérie, la Société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT) a lancé une navette d’essai, jeudi 6 et vendredi 7 juin 2024.
Vingt ans après, la Société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT) a lancé une navette d’essai les 6 et 7 juin 2024. Ce voyage d’essai s’est déroulé entre la gare de Ghardimaou, près de la frontière algérienne, et celle d’Annaba en Algérie.
Cette expérimentation marque un événement significatif dans le cadre de la reprise de la liaison ferroviaire entre les deux pays, une liaison qui avait été inaugurée pour la première fois en 1886 mais interrompue en 1995 pour des raisons de sécurité. Des tentatives de remise en service ont eu lieu en 2017, mais se sont soldées par un échec en raison de lacunes techniques, notamment la non-conformité du réseau ferroviaire tunisien.
En 2021, l’ancien ministre algérien des Travaux publics et ministre des Transports par intérim, Farouk Chiali, avait expliqué devant l’Assemblée Populaire Nationale (APN) que l’Algérie et la Tunisie souhaitaient connecter leurs réseaux ferroviaires, mais que ce projet restait tributaire de la compatibilité des infrastructures des deux pays.
La concrétisation du projet de liaison du réseau ferroviaire national au réseau tunisien « demeure tributaire de la compatibilité des infrastructures des sociétés de transport ferroviaire des deux pays, un objectif dont l’Algérie et la Tunisie veillent à concrétiser », avait précisé le ministre.
Les équipes techniques de la SNCFT ont récemment entrepris des travaux d’inspection et de réparation de la ligne de chemin de fer menant à la frontière, en raison de la longue période d’inactivité. Ces travaux visent à garantir que le train puisse circuler en toute sécurité et conformément aux normes techniques.
Des réunions ont lieu ce vendredi entre les délégations des deux entreprises ferroviaires, présidées par leurs directeurs généraux, pour finaliser les derniers préparatifs liés à la reprise du trafic ferroviaire entre les deux pays.
Cela se fera après l’achèvement des procédures auprès des autorités compétentes telles que la police des frontières et les douanes, selon des sources algériennes.
Le prix du billet Alger-Tunis, avec une correspondance à Annaba, est estimé à environ 5 000 dinars algériens (soit près de 115 dinars tunisiens).
Cette reprise attendue du train entre la Tunisie et l’Algérie devrait dynamiser la mobilité entre les deux pays, notamment en facilitant les déplacements des touristes algériens, qui étaient plus de trois millions à visiter la Tunisie en 2023.