En 2024, la Finlande a été élue « pays le plus heureux au monde »; et ce, pour la septième année d’affilée, d’après le Rapport mondial sur le bonheur. Bordé par la Mer Baltique, ce pays se hisse comme un exemple à suivre pour les pays en développement tels que la Tunisie, pour plusieurs raisons.
La Tunisie et la Finlande sont deux économies de taille modeste qui misent sur les exportations et le secteur touristique. Mais alors, si leurs stratégies économiques sont similaires, pourquoi la Finlande présente-t-elle un niveau de vie plus élevé que la Tunisie?
Environnement
La Tunisie et la Finlande partagent une superficie d’écosystèmes naturels élevés. Malgré le climat glaciaire de la Finlande, le plan urbain du pays met en valeur la place d’espaces verts dans les villes. Ce qui affecte positivement la qualité de l’air et l’humeur de ses habitants.
Tandis que la Finlande a su exploiter ses ressources à travers l’exportation du bois et l’écotourisme, la Tunisie possède encore 50 % de terres inexploitées, désert inclus. Pourtant ces terres arides sont loin d’être inutiles. Les fermes solaires, les cultures désertiques et le tourisme de conservation sont entre autres des axes que pourrait valoriser le gouvernement tunisien. Réduisant ainsi la dépendance du pays aux aides financières extérieures.
Education
Tout d’abord, leurs réformes éducatives se sont avérées bien plus efficaces, avec la grande majorité des Finlandais ayant un diplôme universitaire et 100% d’alphabétisme. De plus, leur homogénéité culturelle favorise une mentalité partagée, prônant l’éducation et l’innovation.
De son côté, la Tunisie continue à ce jour à lutter pour l’accès égalitaire national à l’éducation, en particulier dans les zones rurales. Il serait judicieux de s’inspirer de l’exemple de la Finlande en inculquant des valeurs similaires à la population. La valorisation finlandaise de l’échec, par exemple, permet d’accepter celui-ci comme une étape de l’apprentissage et favorise l’innovation.
Des programmes de mentorats, basés sur le modèle finlandais seraient capables d’assurer que les compétences enseignées répondent au besoin du marché du travail.
Travail
L’une des prouesses les plus célèbres de la société finlandaise sont les « semaines de travail » qui dépasse rarement les 35 heures, avec des conditions de travail attractives et des avantages sociaux très généreux. Des conditions de travail flexibles, ainsi que des systèmes d’investissement dans la recherche et développement (R&D) incitent les Finlandais à rester dans leur pays et y travailler.
Cela contraste avec le cas de la Tunisie, à savoir la fuite des cerveaux et un gisement de compétences perdu. Des programmes de réintégration, valorisant l’expérience internationale de ces expatriés seraient une excellente manière de rapatrier ces cadres, en offrant des incitations fiscales, ainsi que des subventions et opportunités professionnelles attractives.
En adoptant l’approche holistique de la Finlande, la Tunisie pourrait stimuler son économie tout en améliorant la qualité de vie de ses habitants, dans le respect de son écosystème naturel.
Kmar Asmi