La 7ème édition de la Conférence Internationale « Financing Investment and Trade in Africa » (FITA 2024) a été inaugurée aujourd’hui à Tunis. La ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie Fatma Thabet Chiboub, a assuré l’inauguration de l’événement.
Elle a souligné que le thème de cette année, « Renforcer la transformation locale et le transfert de technologies pour une croissance durable et inclusive en Afrique, » est « particulièrement pertinent ». Ce thème répond aux questions actuelles et traduit la volonté des Africains de construire une gouvernance économique résiliente et durable, explique-t-elle.
La ministre a rappelé que l’Afrique est souvent au centre des discussions internationales, notamment lors de forums avec le Monde Arabe, l’Union Européenne, l’Allemagne, la Chine, la Corée du Sud, la Turquie et la Russie. Cette multitude d’événements souligne l’importance de l’Afrique comme continent des opportunités économiques et des ressources innombrables. Les études internationales prévoient d’ailleurs une croissance à deux chiffres pour l’Afrique, désignant le continent comme le prochain épicentre du développement mondial.
Cependant, a-t-elle indiqué, l’Afrique fait face à de grands défis tels que les turbulences politiques et sécuritaires, les disparités socio-économiques, la crise migratoire et les urgences climatiques. Pour surmonter ces défis, il est crucial de promouvoir un projet commun axé sur l’investissement africain, la valorisation des ressources par et pour les Africains, le développement d’une industrie africaine, la création de chaînes de valeur africaines et la mise en place de partenariats pour des projets innovants, durables et générateurs d’emplois pour la jeunesse africaine.
La Ministre a rappelé le rôle historique de la Tunisie dans la promotion de la cohésion économique panafricaine, citant la participation active du pays à la création de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et son adhésion au Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA). Elle a souligné que la mise en place de la ZLECAf, qui sera la plus grande zone de libre-échange au monde, permettra de promouvoir les échanges, la transformation structurelle, l’emploi productif et la réduction de la pauvreté. Ce projet devrait générer 300 000 emplois directs et plus de 2 millions d’emplois indirects, constituant ainsi le début d’une croissance économique africaine durable. Cette initiative est alignée avec les objectifs de l’Agenda 2063.
Fatma Thabet Chiboub a également évoqué la nécessité pour l’Afrique de se diversifier des créneaux traditionnels et de développer de nouveaux leviers à travers des politiques industrielles innovantes adaptées à la révolution numérique. Elle a insisté sur le fait que ces industries doivent tenir compte des enjeux écologiques, de la transition énergétique et de la croissance inclusive et solidaire en Afrique.
Elle a ajouté que pour réussir cette croissance économique, il est nécessaire d’investir dans les infrastructures énergétiques, le transport et les télécommunications. Elle a souligné quelques principaux leviers d’industrialisation en Afrique, incluant la valorisation des ressources naturelles en développant des industries innovantes et à forte valeur ajoutée, en tirant parti de la proximité géographique avec d’autres marchés prometteurs, et l’orientation des activités vers les technologies de la révolution industrielle 4.0 pour intégrer les chaînes de valeur avec une grande innovation en termes de production.
Elle a également mentionné la modernisation du climat des affaires par une refonte du cadre législatif pour le rendre plus attractif pour les investissements africains et étrangers, ainsi que la promotion de l’industrialisation en exploitant les synergies entre les secteurs public et privé, en misant sur la jeunesse et la mobilité des capitaux.
En outre, elle a évoqué les engagements de la Tunisie pour atteindre les objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et ceux de l’Agenda 2063. Elle a décrit également la nouvelle stratégie industrielle et d’innovation de la Tunisie à l’horizon 2035, soutenue par un plan d’actions ambitieux visant à améliorer la compétitivité et à monter dans les chaînes de valeur internationales. Elle a précisé que des partenariats public-privé ont déjà été conclus dans les secteurs des composants automobiles. Tandis que d’autres sont en préparation dans les secteurs de l’aéronautique, des produits pharmaceutiques et du textile technique.
Elle a conclu en soulignant la nouvelle stratégie énergétique de la Tunisie à l’horizon 2035, qui vise à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 grâce à une décarbonation progressive, contribuant ainsi à réduire la précarité énergétique. La Tunisie est prête à collaborer avec les autres pays africains pour établir des partenariats bénéfiques à toutes les parties prenantes.
La ministre a enfin noté que toutes les thématiques majeures de cette 7ème édition seront examinées lors des différents panels et événements parallèles. Permettant ainsi d’approfondir la réflexion sur les partenariats possibles entre les pays africains et avec d’autres nations et institutions présentes.