Le rapport de l’INS comporte des indicateurs d’infrastructures relatifs à la desserte en eau potable, au raccordement aux réseaux électriques et assainissement, à la communication et la poste, en plus des indicateurs relatifs à l’éducation, la formation, l’enseignement supérieur et la recherche scientifique, la santé, la jeunesse, le sport, la culture, le tourisme et l’enfance. Et même quelques réalisations générales dans le domaine du transport et l’aménagement des zones industrielles jusqu’à fin 2023.
L’Institut national de la statistique (INS) a publié le rapport annuel 2022 dans lequel il détaille les indicateurs d’infrastructures en Tunisie, mettant en lumière les développements et les défis persistants dans divers secteurs. Ce rapport est crucial pour comprendre les progrès réalisés dans l’amélioration de ces derniers.
Cet article se concentrera sur les évolutions des infrastructures de voies ferroviaires et sur les taux d’analphabétisme. Malgré certains changements positifs signalés par les indicateurs, la Tunisie continue de faire face à des défis importants dans ces deux secteurs.
Nous nous focalisons ici sur les voies ferroviaires. Le transport ferroviaire des passagers et des marchandises a connu une attention particulière, vu son rôle déterminant dans la réduction de la pollution et la garantie d’un transport sécurisé. Elle se manifeste à travers la modernisation du réseau, l’électrification des lignes à haute densité de trafic voyageurs et le lancement du projet du Réseau ferroviaire rapide à Tunis (RFR), souligne le rapport.
Cela se voit par la réouverture récente du train Alger-Tunis, mais aussi des réunions avec des entreprises internationales de transport, comme celle du SABATCO, une entreprise sino-saoudienne spécialisée dans les solutions de transport intégrées pour les chemins de fer, ainsi que le transport maritime et terrestre.
A noter que le ministère du Transport a programmé un investissement de 36 milliards de dinars dans les infrastructures ferroviaires d’ici 2040.
Concernant les financements extérieurs, ils occupent une place importante pour les chemins de fer.
Par ailleurs, il faut souligner que la Sotrafer, établissement public créé en 1984 dont le capital est détenu en totalité par la Société nationale des chemins de fer nationaux tunisiens (SNCFT), est spécialisée dans la construction et la maintenance des chemins de fer. Elle est responsable de l’infrastructure ferroviaire en Tunisie, bien que moins connue que des entités similaires dans d’autres secteurs comme l’OACA pour l’aérien ou l’OMMT pour le maritime.
Depuis 2011, la Sotrafer, comme beaucoup d’entreprises publiques, rencontre des difficultés économiques et financières. Ce qui a affecté ses performances et son équilibre budgétaire. Cependant, cette situation pourrait changer, permettant à cette entreprise publique de devenir un leader dans l’exportation du savoir-faire ferroviaire tunisien, à l’image de Steg-International. Elle a déjà remporté des projets à l’étranger, notamment au Cameroun et en Arabie saoudite pour la construction et la rénovation des chemins de fer.
Un budget annuel de 15 millions de dinars tunisiens est alloué par la SNCFT pour les travaux ferroviaires. Mais, pour améliorer l’efficacité, l’État, propriétaire des sites ferroviaires, peut confier directement ces travaux à la Sotrafer plutôt qu’à la SNCFT, en vue d’une meilleure gouvernance par la séparation des rôles de gestion et d’exploitation.
Quid des investissements dans le secteur de l’éducation?
L’infrastructure de base a connu dans le secteur de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, une évolution importante, avec un accroissement du nombre de salles de classe au niveau du secondaire, et plus particulièrement les salles spécialisées. En effet, le nombre total des salles de classe a atteint environ 69 387 au cours de l’année scolaire 2021-2022 contre 42 786 au cours de l’année scolaire 1994-1995, soit une augmentation de 62 %, souligne le rapport.
Seul bémol, le taux d’analphabétisme ne fait qu’augmenter, dépassant les 20 % en Tunisie. En effet, et le nombre d’établissements et le nombre de salles ont augmenté dans pratiquement tous les gouvernorats, mais cela n’a pas suffi à faire diminuer le taux élevé de l’analphabétisme dans le pays. A cet égard, il convient de noter qu’il existe d’importants écarts de taux d’analphabétisme entre les milieux rural et urbain…
Ainsi, les taux d’analphabétisme les plus élevés en milieu rural sont observés dans les gouvernorats de Kasserine et de Kairouan, où ils atteignent respectivement 40,3 % et 43,6 % de la population rurale. Cela montre que les zones rurales sont désavantagées en termes d’accès à l’éducation par rapport aux zones urbaines…
En clair, il est nécessaire de redoubler d’efforts en matière d’investissements dans les infrastructures ferroviaires, routières, voire scolaires.
Karim Chaabane