Le mardi 11 juin 2024 a marqué le début de la septième session du FITA 2024, avec la participation de plus de deux mille personnes, dont mille représentants de 65 pays différents, y compris des délégués de la Corée, de l’Inde, d’Europe, d’Afrique et des États-Unis. Anis Jaziri, Président du Conseil des Affaires Tunisie-Afrique (TABC), a souligné que ce forum prenait une dimension mondiale et devenait l’un des forums africains les plus importants.
La forte présence internationale souligne la confiance en la Tunisie en tant que plateforme d’accès à l’Afrique. Le thème central de cette session est la fabrication en Afrique, avec la Tunisie positionnée pour aider les pays africains dans ce domaine. En capitalisant sur ses compétences et son expérience historique dans des secteurs tels que l’automobile, l’aéronautique, l’électronique, le textile, la chimie. Et en facilitant la transition et la fabrication locale dans ces pays, aux dires d’Anis Jaziri, président du TABC.
Un programme dense comprenant 11 rencontres et ateliers a été organisé, notamment des discussions tuniso-africaines, tuniso-coréennes, tuniso-polonaises et tuniso-indiennes. Et ce, dans le but de faire de la Tunisie la porte d’entrée vers le Sahara africain. Cette présence internationale témoigne de la foi en la position stratégique de la Tunisie, membre de la COMESA et de la ZLECAf, qui la relie aux continents africain et européen. Ce qui lui confère ainsi le statut de plaque tournante vers le continent africain.
Par ailleurs, l’importance des petites et moyennes entreprises ainsi que des start-up dans la promotion des échanges commerciaux entre la Tunisie et plusieurs pays africains a été soulignée. Chris Eruba, un jeune entrepreneur nigérian, a été honoré lors de l’inauguration du Forum pour sa contribution. Anis Al Jazeera a souligné que l’énergie des jeunes entrepreneurs contribuerait à approfondir la coopération avec ces pays.
En outre, Anis Jaziri a mis en lumière l’évolution des transactions commerciales avec l’Afrique subsaharienne. Lesquelles ont triplé, passant de 500 milliards de dinars à 1,6 milliard de dinars. Malgré cela, le volume des échanges avec le continent africain demeure modeste, ne représentant pas plus de 3 %, et pourrait être augmenté grâce à une collaboration accrue entre le secteur privé, le ministère du Commerce, le Centre de Promotion des Exportations et d’autres entités.
Plusieurs accords de financement seront conclus en marge des travaux du forum, dont un accord en faveur du secteur de l’éducation. Celui-ci sera signé entre le ministre de l’Education et le vice-président de la Banque européenne d’investissement (BEI). De plus, un autre accord de financement visant à soutenir les petites et moyennes entreprises sera conclu. Il s’agit d’un financement conjoint entre la BEI, l’Agence Française de Développement (AFD), la Banque Allemande pour le développement et la reconstruction (KFW), et l’Union européenne.
De même, le ministère de l’Economie signera une convention avec la BEI, portant sur le projet « Corridor de développement Economique de Tunisie reliant les gouvernorats de Sfax, de Kasserine et de Sidi Bouzid. Pour ce qui est du secteur agricole, les autorités concluront un accord avec la Banque Africaine de Développement (BAD).
Selon la FIPA, le premier jour du Forum sera marqué par la remise des Prix TIF 2024 aux investisseurs étrangers pour leurs efforts remarquables en matière de soutien de la croissance et le développement économique de la Tunisie, et par le lancement de l’Initiative Equipe Europe Investissements visant à encourager les investissements publics et privés en Tunisie. La deuxième journée du Forum sera consacrée aux perspectives des investissements directs étrangers par rapport aux exigences du développement durable.
Présidée par la ministre de l’Economie, la première session abordera le thème de la relance de l’économie et de la promotion des investissements étrangers. Tout en soulignant les diverses mesures d’incitations et les programmes de développement qui ont été entrepris à cet effet. La durabilité en tant que clé de la compétitivité en Tunisie sera le thème de la deuxième session qui sera répartie en deux volets. A savoir, un premier volet, présidé par la ministre de l’Environnement, discutera des nouvelles opportunités d’investissement favorisant le développement durable et les chaînes d’approvisionnement propres et vertes. Quant au second volet, il sera présidé par la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, avec la participation des hauts représentants de l’UE. Il mettra l’accent sur la collaboration étroite entre la Tunisie et l’Union Européenne dans la transition énergétique en présentant les projets phares à l’instar de « ELMED ».
La clôture de cette session sera marquée par la signature d’un protocole d’accord sur l’énergie entre la Tunisie et l’UE. Pour la suite de cette deuxième journée du forum, quatre sessions parallèles portant sur les composants automobiles, les industries pharmaceutiques, les énergies renouvelables et les start-up / diasporas, seront organisées ainsi que des rencontres bilatérales (B2B) entre les investisseurs locaux et leurs homologues étrangers pour discuter des opportunités de partenariats. Enfin, une troisième et dernière session plénière viendra compléter l’évènement afin de présenter la stratégie de l’Union européenne « Global Gateway », les outils financiers du cadre financier pluriannuel 2021-2027 « Europe dans le monde » qui y sont associés et illustrer comment ces instruments favorisent la mobilisation de l’investissement et la relance économique vers une croissance plus durable. En 2023, les investissements étrangers en Tunisie ont atteint le montant de 2522,3 millions de dinars(MD), soit une hausse de 13,5 % par rapport à 2022, selon les chiffres de la FIPA.