Que vous fumiez ou non, le tabac représente un danger pour tous, qu’on soit jeune ou moins jeune. Aux dernières nouvelles, une étude de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a révélé que plus de huit millions de personnes décèdent à cause du tabac. Parmi ces décès, environ 1,3 million concernent des non-fumeurs, involontairement exposés à la fumée du tabac. Mais plus alarmants encore sont les chiffres de la Banque mondiale qui révèlent que d’ici à 2030, le tabac tuerait environ 10 millions de personnes par an. Ce qui en ferait la première cause de décès dans le monde.
Dans le cadre de la Journée mondiale sans tabac, célébrée le 31 mai, la plateforme médicale Med.tn a organisé récemment une table ronde scientifique intitulée : « La lutte anti-tabagisme : approche et stratégie pour limiter l’accès des non-fumeurs au tabac ».
Cet événement a regroupé deux médecins, le Dr Slim Tamboura et le Dr Dhaker Lahidheb. Ils ont partagé leurs expertises sur les défis et les stratégies pour combattre le tabagisme. Le Dr Slim Tamboura, médecin généraliste, a mis en lumière la complexité de la dépendance au tabac et a insisté sur l’importance de la sensibilisation et de l’éducation des jeunes pour prévenir le tabagisme.
En outre, il a mis l’accent sur la nécessité de rendre accessibles les traitements de substitution nicotinique et les conseils professionnels. Tout en regrettant les limitations financières qui empêchent leur prise en charge gratuite par l’État tunisien.
Pour sa part, le Dr Dhaker Lahidheb, cardiologue et ancien professeur, a encouragé l’utilisation de la cigarette électronique comme moyen de sevrage temporaire. Et ce, en citant des études indiquant une réduction des risques cardiovasculaires par rapport au tabagisme traditionnel. Toutefois, il a averti contre le danger de l’utilisation concomitante de la cigarette et de l’e-cigarette. Laquelle maintient les mêmes risques pour la santé.
Par ailleurs, les deux experts ont plaidé pour une stratégie globale et institutionnalisée de lutte contre le tabagisme. Et ce, à travers des alternatives nicotiniques mais aussi des méthodes comme l’acupuncture et l’hypnose, adaptées à chaque individu. Ils ont souligné que le coût des soins liés au tabagisme dépasse largement celui de la mise à disposition de ces alternatives.
En résumé, la table ronde a mis en avant l’importance de la sensibilisation et de l’éducation. Et ce, afin de créer une société informée et résiliente face au tabagisme. Tout en insistant sur la nécessité d’une action coordonnée à l’échelle de l’État pour soutenir efficacement les efforts de sevrage tabagique.