La transition vers des sources d’énergie plus durables présente des défis et des opportunités. Au cœur de cette transition se trouve l’hydrogène vert, essentiel pour réduire la dépendance aux énergies fossiles et décarboner les secteurs de la mobilité et de l’industrie. Mongi Marzouk, ancien ministre de l’Industrie, de l’Energie et des Mines, a partagé son analyse sur sa page officielle Facebook, mettant en lumière l’importance de l’hydrogène vert.
Il rappelle que de nombreux pays ayant partiellement accompli la transition vers une énergie sans carbone se heurtent à un dilemme majeur pour progresser davantage et exploiter pleinement les énergies renouvelables comme le solaire et l’éolien. Deux problèmes principaux se posent :
Production limitée d’électricité : les énergies renouvelables ne produisent que de l’électricité, représentant entre 5 % et 25 % de la consommation finale d’énergie.
Variabilité de l’approvisionnement : ces sources d’énergie sont variables et ne peuvent garantir un approvisionnement continu jour et nuit, en été comme en hiver.
Partant du constat que les solutions proposées résident dans l’extension de l’utilisation de l’électricité. A cet effet Mongi Marzouk met l’accent sur l’importance d’augmenter l’usage de l’électricité dans les secteurs du transport, de l’industrie et du logement, pour qu’elle représente environ la moitié de la consommation finale d’énergie d’ici le milieu du siècle.
Quant à la question du stockage de l’électricité, il estime que stocker l’électricité à court terme (principalement avec des batteries) et à long terme via des solutions « Power to X » (P2X), où l’électricité propre est convertie en d’autres formes pouvant être stockées ou utilisées comme matières premières.
Abordant en outre le volet essentiel, à savoir l’hydrogène vert, Mongi Marwouk souligna via son analyse que l’hydrogène vert, une solution « Power to Gas » appartenant aux solutions P2X, est un projet industriel nécessitant de l’eau et de l’électricité renouvelable (produite par le soleil et le vent). Sauf que ce secteur dépend de plusieurs facteurs :
- Expansion massive des capacités de production et d’utilisation, initialement dans l’industrie, puis dans les secteurs énergétiques difficiles à décarboner.
- Réduction des coûts de production, grâce à l’électricité propre et abordable, idéalement dans les régions riches en eau, soleil et vent.
Enjeux pour l’Afrique du Nord
Pour réduire les coûts de production d’hydrogène, certains pays européens, comme l’Allemagne, se tournent vers l’Afrique du Nord pour produire et transporter de l’hydrogène vert à moindre coût. Ces pays d’Afrique du Nord ont ainsi élaboré des politiques centrées sur l’exportation vers l’Europe plutôt que sur une stratégie énergétique interne.
Cependant, l’utilisation de l’eau dans cette région pose un problème crucial. Pour ne pas compromettre les ressources en eau actuelles, la solution pourrait être l’utilisation de l’eau de mer, bien que cela présente également des défis.
Pour une stratégie nationale d’hydrogène vert qui soit bénéfique sur les plans social, économique et environnemental, « il faut garantir l’indépendance et la diversification des marchés, en évitant une dépendance excessive à quelques acheteurs. Coordonner avec des partenaires régionaux et internationaux pour maximiser les avantages et minimiser les risques. », ajoute-t-il.
Selon une feuille de route stratégique nationale pour l’hydrogène, seuls 12 pays envisagent de devenir importateurs, principalement en Asie et en Europe. La plupart des autres pays prévoient d’exploiter leur potentiel renouvelable pour devenir des producteurs d’hydrogène vert.
En conclusion, une stratégie nationale bien conçue pour l’hydrogène vert pourrait transformer les défis actuels en opportunités, en capitalisant sur les ressources renouvelables et en s’alignant sur les tendances globales du marché énergétique.