Les autorités tunisiennes ont déclaré, lundi 17 juin, avoir repêché les corps de deux migrants irréguliers décédés et secouru 1 806 autres au large des côtes tunisiennes. Dans un communiqué, la Garde nationale indique également avoir déjoué 59 tentatives de migration irrégulière durant le week-end passé.
La même source a précisé que 24 passeurs et intermédiaires, recherchés pour leur rôle dans l’organisation de ces opérations de migration illégale, ont été arrêtés à l’issue de cette intervention.
La Tunisie, qui est située à moins de 150 km de l’île italienne de Lampedusa, connaît une recrudescence des tentatives de départ de migrants vers l’Italie. La ville de Sfax est particulièrement touchée, étant considérée comme l’épicentre des traversées clandestines.
Selon le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), plus de 1 300 migrants irréguliers de diverses nationalités ont perdu la vie. Et 1 793 autres sont portés disparus au large des côtes tunisiennes en 2023, en tentant de rejoindre clandestinement l’Europe.
Cette situation met en lumière les défis croissants auxquels la Tunisie est confrontée en matière de gestion des flux migratoires. La proximité géographique avec l’Europe fait de ses côtes un point de départ privilégié pour les migrants cherchant à atteindre l’Italie. Car, les conditions socio-économiques difficiles dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne incitent de nombreux individus à entreprendre ce périlleux voyage, en quête d’un avenir meilleur en Europe.
La Tunisie, sous pression pour contenir ces flux migratoires, intensifie ses efforts pour démanteler les réseaux de passeurs. L’arrestation de 24 individus impliqués dans ces activités illégales témoigne de la détermination des forces de sécurité tunisiennes à s’attaquer à ce problème.
Le rôle des ONG, telles que le FTDES, est crucial pour documenter et sensibiliser sur les réalités et les dangers de la migration irrégulière. Les statistiques fournies par ces organisations soulignent l’ampleur tragique de la situation : des centaines de vies perdues et des milliers de personnes disparues chaque année. Ces chiffres illustrent non seulement les risques encourus par les migrants, mais également la dimension humanitaire de la crise migratoire en Méditerranée.
Alors, la coopération internationale, notamment avec les pays européens, est essentielle pour trouver des solutions durables à cette crise. Les initiatives conjointes visant à renforcer les capacités de sauvetage en mer, à lutter contre les réseaux de trafic humain et à offrir des alternatives sûres et légales à la migration doivent être intensifiées.
Les efforts de la Tunisie pour faire face à la migration irrégulière sont notables. Mais la complexité du phénomène nécessite une approche globale et concertée. Laquelle implique à la fois les pays de départ, de transit et de destination des migrants. La situation actuelle appelle à une solidarité internationale accrue pour protéger les vies humaines et traiter les causes profondes de la migration.
Kmar Asmi