Kiev n’a pas réussi à conclure un accord avec ses détenteurs d’obligations internationales, selon un rapport.
Le gouvernement ukrainien a annoncé, lundi 17 juin 2024, qu’il n’était pas parvenu à un accord avec un groupe de détenteurs d’obligations étrangères comprenant les géants financiers BlackRock et Pimco. Et ce, sur la restructuration des 20 milliards de dollars d’euro-obligations ukrainiennes, selon un rapport de Reuters.
En février 2022, les détenteurs d’obligations ont accordé à l’Ukraine un gel de sa dette de deux ans en raison du conflit avec la Russie. Mais cet accord prend fin en août et les détenteurs d’obligations attendent avec impatience que Kiev recommence à payer les intérêts de sa dette. L’Ukraine pourrait se retrouver en défaut de paiement si un nouvel allégement de la dette n’est pas mis en place. Ce qui nuirait à la cote de crédit du pays et compliquerait sa capacité à emprunter à l’avenir.
Des négociations formelles entre Kiev et un comité ad hoc de créanciers représentant un cinquième des 20 milliards de dollars d’euro-obligations en circulation du pays sont en cours depuis près de deux semaines. L’Ukraine exhorte les détenteurs d’obligations à accepter une forte dépréciation de la valeur de la dette. Alors qu’elle tente, dans le même temps, de répondre aux demandes du FMI de restructurer les obligations afin de conserver l’accès aux marchés internationaux.
« Bien que l’Ukraine et le Comité ad hoc des créanciers ne soient pas parvenus à un accord sur les conditions de restructuration au cours de la période de consultation, [ils] poursuivront leur engagement et leurs discussions constructives par l’intermédiaire de leurs conseillers respectifs ». Ainsi rassurait le gouvernement dans un communiqué, ajoutant qu’il poursuivrait également ses efforts avec d’autres investisseurs.
Le rapport souligne que l’Ukraine a proposé d’échanger la dette existante des détenteurs d’obligations contre cinq obligations souveraines arrivant à échéance entre 2034 et 2040, ainsi qu’un instrument dit de dette conditionnelle à l’État (SCDI) lié à la collecte des recettes fiscales. La valeur de cet instrument serait déterminée en 2027 lorsqu’il se transformera en obligation coïncidant avec l’expiration du programme actuel du FMI pour le pays.
De leur côté, les investisseurs auraient demandé dès le départ des instruments qui généreraient un flux de trésorerie régulier et les nouvelles obligations auraient payé des intérêts à un taux symbolique de 1 % pendant les 18 premiers mois, passant à 3 % pour 2026 et 2027 puis à 6 %, pour un paiement total de 700 millions de dollars au cours du programme du FMI.
Quant aux détenteurs d’obligations, ils ont présenté deux contre-propositions, qui auraient toutes deux entraîné une décote nominale de 20 %.
L’Ukraine a déclaré qu’aucune des propositions des détenteurs d’obligations ne répondait aux exigences du FMI.
Enfin, notons que depuis le début du conflit, la Banque mondiale et le FMI ont fourni plus de 85 milliards de dollars de financement budgétaire à Kiev, selon Reuters.