Cette décision ferait partie d’une révision de la politique suite aux revers de Paris dans certaines de ses anciennes colonies.
La France a l’intention de réduire le nombre de ses forces stationnées en Afrique occidentale et centrale à environ 600 soldats. Et ce, conformément à la politique du président Emmanuel Macron visant à limiter la présence militaire du pays sur le continent. C’est ce que rapporte, lundi 17 juin, l’AFP, citant des sources.
Selon le média, citant deux responsables gouvernementaux et une source militaire, qui ont tous requis l’anonymat, Paris ne maintiendra qu’environ 100 soldats au Gabon – contre 350 actuellement – et environ 300 personnes au Tchad.
En Côte d’Ivoire et au Sénégal, où se trouvent respectivement des contingents de 600 et 350 hommes, Paris aurait l’intention de réduire les effectifs à environ 100 soldats dans chacun de ces pays d’Afrique de l’Ouest.
Le président Macron a annoncé une « réduction notable » de la présence militaire française en Afrique au début de l’année dernière, au milieu d’une vague de sentiment anti-français dans plusieurs anciennes colonies. Notamment dans la région du Sahel, où ses soldats avaient été déployés pour combattre les militants islamistes.
A cet égard, notons que la France disposait de plus de 5 000 soldats dans la région du Sahel dans le cadre de l’opération Barkhane, une mission anti-insurrectionnelle d’une décennie. Celle-ci se terminant fin 2022 lorsque Paris retira son armée du Mali, en raison d’une rupture des relations, après le coup d’État de Bamako en mai 2021.
Par ailleurs, relevons que les protestations contre ce pays européen se sont multipliées ces dernières années, déclenchées par de prétendues carences militaires et des accusations d’ingérence dans les affaires intérieures des anciennes colonies.
En décembre 2022, Paris retirait ses troupes de la République centrafricaine (RCA), invoquant des relations plus étroites entre ce pays et la Russie. Plusieurs autres anciennes colonies françaises du continent, dont le Burkina Faso, le Mali et le Niger, annulaient leurs partenariats militaires avec Paris et se tournaient vers Moscou pour obtenir de l’aide dans la lutte contre le terrorisme. En effet, le Sahel est en proie à l’extrémisme islamique depuis 2011, suite à une intervention de l’OTAN en faveur des insurgés en Libye.
En août dernier, un groupe de législateurs français a écrit à Macron pour exprimer son mécontentement face aux échecs de la politique africaine de la France, qui, selon eux, ont entraîné une détérioration des relations avec les anciennes colonies…
D’ailleurs, Jean-Marie Bockel, l’envoyé spécial français pour l’Afrique, chargé par Macron de négocier les nouvelles modalités de la présence militaire française avec les partenaires africains, a déclaré le mois dernier au Sénat que Paris souhaitait « réduire sa présence visible » sur le continent. Il permettra cependant de « maintenir l’accès logistique, humain et matériel à ces pays, tout en renforçant notre action en réponse à leurs aspirations ».
Selon deux sources interrogées par l’AFP, l’armée française envisage de créer cet été un commandement basé à Paris et dédié à l’Afrique.