L’Union européenne peut rivaliser de manière stratégique avec les Etats-Unis et la Chine, selon la chef de la concurrence de l’UE, Margrethe Vestager.
L’UE tentera de défier les États-Unis et la Chine sur le plan stratégique, a suggéré la cheffe de la concurrence du bloc. Mais elle pourrait ne pas être à la hauteur sur le plan économique ni pour l’un ni pour l’autre.
Margrethe Vestager a déclaré, mardi 18 juin, à CNBC que l’UE était devenue « bien meilleure » pour se défendre contre les pratiques commerciales déloyales. De même qu’elle continuerait à chercher des moyens de concurrencer équitablement ses partenaires économiques. « Le but est de réaliser que nous ne pourrons jamais dépenser plus que la Chine ou les États-Unis », a déclaré Mme Vestager. « Nous pouvons dépenser de manière stratégique ».
Elle a cité un fonds de 100 milliards d’euros pour dix « technologies de pointe » – notamment dans l’hydrogène, les batteries électriques, la microélectronique, le cloud et la santé – parmi les investissements « stratégiques » de l’UE qui, selon elle, ont un « intérêt européen commun ».
« C’est, je pense, une manière stratégique d’utiliser l’argent des contribuables, en attirant des capitaux privés, afin d’obtenir ce que le marché ne fournirait pas autrement », a soutenu Mme Vestager.
La cheffe de la concurrence de l’UE indique que le bloc ne « copiait » pas ses partenaires commerciaux en mettant en œuvre de telles mesures.
Cette remarque intervient alors que les États-Unis ont investi massivement dans la technologie, les énergies propres, l’industrie manufacturière et les infrastructures. Et ce, avec 430 milliards de dollars misés et via leur loi de 2022 sur la réduction de l’inflation. La Chine, quant à elle, a continué à investir de l’argent dans ses industries technologiques et vertes.
A rappeler au passage que l’UE a récemment annoncé de nouveaux droits de douane élevés allant jusqu’à 38 % sur les véhicules électriques chinois. Ce à quoi Pékin a répondu en lançant une enquête antidumping visant certains produits à base de porc du bloc. Pékin avait précédemment averti qu’il ciblerait les secteurs de l’aviation et de l’agriculture de l’UE en réponse à ces droits.
La décision de Bruxelles fait suite à celle des États-Unis qui ont quadruplé les droits de douane sur les véhicules électriques chinois à plus de 100 % au début du mois. Affectant ainsi 18 milliards de dollars de produits chinois importés.
De son côté, Pékin a averti que de telles mesures violaient les principes de concurrence loyale et nuisaient à la stabilité du commerce mondial. Les responsables chinois ont dénoncé à plusieurs reprises les politiques américaines en matière de commerce et de technologie en les qualifiant d’« intimidation économique ».