Le Qatar et l’Italie se lancent dans la production de blé dur dans le Sahara algérien, selon un communiqué du Conseil des ministres tenu le dimanche 23 juin. Ces initiatives visent à renforcer l’autosuffisance alimentaire de l’Algérie en augmentant les surfaces cultivées dans le grand sud du pays.
Gros investissements
Le Qatar a obtenu une concession de 117 000 hectares pour la culture du blé dur sous pivot. Tandis que l’Italie a reçu une concession de 36 000 hectares, ainsi que 120 000 hectares pour des investisseurs algériens. Ces projets s’inscrivent dans la stratégie de l’Algérie d’étendre les surfaces de production de blé dur à 500 000 hectares. Et ce, afin de couvrir 80 % des besoins nationaux en ce produit de base.
Contexte et objectifs
Cette annonce intervient à la suite d’un accord signé entre l’Algérie et le qatari Baladna. Il vise à créer une ferme géante de 270 000 vaches dans le sud algérien, pour un investissement de 3,5 milliards de dollars. Ce projet a pour objectif de produire du lait en poudre et de répondre à 50 % des besoins en lait de l’Algérie.
En plus du lait, le Qatar va produire du blé dur dans le pays, selon le communiqué du Conseil des ministres.
Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural a présenté un état des lieux indiquant que la production abondante de blé dur cette année a permis à l’Algérie de s’approcher de l’autosuffisance totale, permettant d’économiser 1,2 milliard de dollars en importations.
Le président Abdelmadjid Tebboune a souligné l’importance de l’autosuffisance alimentaire, affirmant que la production de blé dur est une tradition en Algérie, bien que cette variété soit moins disponible sur le marché mondial que le blé tendre.
Il a également donné des instructions pour la production de maïs, tout en interdisant la récolte de cette culture comme plante verte. Pour ce faire, il a chargé le ministre de l’Agriculture d’impliquer les agriculteurs dans des campagnes de sensibilisation pour améliorer le rendement à l’hectare, qui, « dans le grand sud ne doit pas être inférieur à 55 quintaux, car ces zones ont un potentiel énorme, notamment en eau et électricité ».
Karim Chaabane