Du 12 au 17 juin, trois navires de guerre et un sous-marin à propulsion nucléaire russe ont accosté dans la baie de Cuba, à 120 kilomètres de la Floride. Depuis, la Maison Blanche, le Pentagone et le département d’Etat se creusent les méninges pour tenter de déchiffrer le message qu’a voulu adresser Poutine par l’envoi de ses forces navales à proximité des côtes américaines.
On sait que la cause profonde de la guerre d’Ukraine et ses graves répercussions sur la paix mondiale sont dues à l’ignorance par Washington de la multitude de messages diplomatiques détaillant les besoins de sécurité de la Russie que ni Bill Clinton, ni George W. Bush, et encore moins Barack Obama, ou Joe Biden n’ont eu la sagesse de prendre en considération.
La vérité que l’Establishment occidental et les médias à son service tentent désespérément de cacher est que les multiples crises mondiales, de la guerre d’Irak de 2003 à celles d’Ukraine et de Gaza aujourd’hui, sont dues à l’incompétence, la suffisance et l’arrogance de ces quatre personnages qui se sont succédés à la tête de l’Etat fédéral américain entre 1992 et 2024.
Beaucoup de commentateurs ont souligné les similitudes entre la crise actuelle et celle de 1962 quand Nikita Khrouchtchev déposa des missiles nucléaires sur le sol cubain. Jusqu’à ce jour, la plupart des Américains considèrent la décision de Khrouchtchev comme une « grossière provocation ». Ils ont tort. La direction soviétique était alors dans son parfait droit de déposer des missiles nucléaires à Cuba, à proximité des frontières américaines. Et ce, en réponse au dépôt de missiles nucléaires américains en Turquie, à proximité des frontières soviétiques.
La guerre nucléaire a été évitée grâce à la sagesse de Nikita Khrouchtchev et John Kennedy. Le premier retira ses missiles de Cuba et le second les siens de Turquie.
62 ans plus tard, le monde est à nouveau au bord de la guerre nucléaire et la raison est que l’actuel locataire de la Maison Blanche, l’octogénaire Biden, bien que deux fois plus âgé que Kennedy, n’a pas le moindre soupçon de sagesse dont était doté son jeune et illustre prédécesseur.
Face à l’imperméabilité de Biden et ses collaborateurs aux multiples messages de Moscou appelant à la paix à travers la diplomatie, le dialogue et la coopération, Poutine, qui voyait sa main tendue toujours ignorée, n’avait d’autre choix que de recourir aux messages forts qui suscitent l’inquiétude chez l’élite gouvernante à Washington et la pousse à se torturer les méninges pour tenter de déchiffrer les nouveaux messages.
Certes, les navires et sous-marin qui ont séjourné cinq jours dans la baie de Cuba ne portaient pas d’armes nucléaires. Mais le message de Poutine est clair : vos navires croisent dans la mer Baltique à proximité de nos frontières, les nôtres sont capables de croiser dans l’Atlantique à proximité de vos frontières.
Alors que les navires de guerre russes croisent à proximité de la Floride, Poutine a envoyé une autre série de messages forts sur le déchiffrage desquels Biden & Co. se penchent avec appréhension et inquiétude.
Le premier message est contenu dans la décision de Poutine d’armer « les ennemis de l’Amérique ». Et ce, en réponse à l’incessant armement des forces ukrainiennes, y compris les milices néonazies.
Le second est le voyage en grande pompe que le président russe a effectué en Corée du nord et les nombreux accords commerciaux, scientifiques, militaires et de défense commune signés entre Moscou et Pyongyang.
24 heures plus tard, le président russe effectue un autre voyage en grande pompe au Vietnam où une série d’accords furent signés aussi entre Hanoi et Moscou. Autant de messages forts que s’emploie à adresser Vladimir Poutine à un Occident frappé de cécité diplomatique et politique.
Sans parler de l’Afrique bien sûr où les différents pays subsahariens s’activent à fermer les bases militaires de la France et des Etats-Unis, tout en accueillant à bras ouverts les Russes et les Chinois. S’étonne-t-on alors d’entendre l’Américain Larry Wilkinson, un colonel à la retraite, dire que « le QI de Vladimir Poutine est trois fois supérieur au QI de n’importe qui à Washington » ?