Le dollar progresse grâce à l’optimisme de la Fed, tandis que la livre sterling s’affaiblit après la réunion de la Banque d’Angleterre, et le yen tombe à son plus bas niveau.
Le dollar américain a atteint de nouveaux sommets, la Réserve fédérale américaine étant plus optimiste que ses homologues européennes. De son côté, la livre sterling a continué de reculer.
Le dollar est soutenu par une Fed relativement optimiste, malgré des données indiquant un ralentissement économique. Les chiffres récents sur les marchés du logement et du travail étaient faibles, et les prochains chiffres PMI, attendus plus tard, devraient montrer un ralentissement de l’activité. Cependant, les responsables de la Fed prônent la prudence et demandent davantage de données avant de réduire les taux d’intérêt. Lors de la dernière réunion, les prévisions de réduction des taux pour cette année sont passées de trois à une seule.
À l’inverse, la Banque centrale européenne a commencé à réduire ses taux d’intérêt début du mois; la Banque nationale suisse l’a fait à deux reprises; la Banque d’Angleterre semble prête à les réduire en août. « La réduction surprise des taux par la Banque nationale suisse et la position « Dovish » de la Banque d’Angleterre (accommandante) renforcent l’idée que les Banques centrales européennes sont bien en avance sur la Fed en matière de réduction des taux, ce qui est positif pour le dollar », ont déclaré les analystes d’ING dans une note.
La livre sterling s’affaiblit en raison de la perspective d’une réduction des taux d’intérêt en août.
La paire GBP/USD a chuté, la livre étant proche de son plus bas niveau en cinq semaines après la réunion de politique monétaire de la Banque d’Angleterre. La BoE a maintenu ses taux, mais certains responsables ont indiqué que la décision de ne pas les réduire était « finement équilibrée », laissant présager une réduction lors de la réunion début août. Cependant, la livre a été soutenue par des données montrant une forte hausse des ventes au détail en mai, après une baisse en avril due à de fortes pluies.
L’EUR/USD a également chuté, affaibli par des données économiques et des inquiétudes politiques dans la région. La croissance des entreprises de la zone euro a fortement ralenti, le secteur des services montrant des signes d’affaiblissement et le ralentissement du secteur manufacturier s’aggravant. « Avec des signaux de prudence de la part de la BoE et de la BNS, et des inquiétudes sur les développements fiscaux et politiques de l’UE, l’euro est sous pression cette semaine », a ajouté ING.
En Asie, le yen est tombé à son plus bas niveau en huit semaines.
Le USD/JPY s’est échangé à 158,81, après avoir atteint un nouveau plus haut de huit semaines au-dessus de 159. La monnaie japonaise reste faible après que la Banque du Japon a décidé de ne pas réduire les achats d’obligations avant sa réunion de juillet.
Le Trésor américain a ajouté le Japon à la liste des pays surveillés pour une éventuelle désignation comme manipulateur de devises, à la suite de l’intervention massive de la BoJ pour soutenir le yen, qui a atteint son plus bas niveau en 34 ans.
Enfin, le USD/CNY est en légère hausse, le yuan chinois restant sous pression en raison des doutes sur la solidité de la reprise économique du pays.
De nombreux analystes estiment que les investisseurs américains perdent le contrôle du dollar, selon Bank of America Securities, avec l’augmentation de la demande étrangère comme principal moteur.
Commentaires.
Les fluctuations des principales devises mondiales, soulignent les mouvements erratiques récents du dollar américain, de la livre sterling, de l’euro, du yen et du yuan chinois. L’alerte met en lumière les divergences dans les politiques monétaires des principales Banques centrales, ce qui est crucial pour comprendre les mouvements des devises.
* Dollar américain (USD)
Le dollar a progressé en raison de l’optimisme relatif de la Réserve fédérale américaine (Fed), malgré des données économiques faibles. La mention des chiffres faibles dans les secteurs du logement et du travail, ainsi que des attentes concernant les indices PMI, est pertinente car elle donne un aperçu des forces sous-jacentes influençant le dollar.
Cependant, l’alerte pourrait bénéficier de plus de détails sur les raisons de l’optimisme de la Fed malgré ces données faibles.
* Livre sterling (GBP)
La livre sterling s’est affaiblie en raison de la perspective d’une réduction des taux d’intérêt par la Banque d’Angleterre (BoE). L’alerte souligne que la BoE a maintenu ses taux pour le moment, mais laisse entendre une possible réduction en août.
L’information sur les ventes au détail est utile car elle montre un facteur de soutien pour la livre, offrant une vue équilibrée. Cependant, il manque une analyse plus approfondie des implications économiques de la décision de la BoE et de ses prévisions.
* Euro (EUR)
L’euro a chuté en raison de la faiblesse des données économiques et des inquiétudes politiques dans la zone euro. L’alerte mentionne la baisse de la croissance des entreprises et les problèmes dans le secteur manufacturier, ce qui est pertinent.
Toutefois, une analyse plus détaillée des « inquiétudes politiques » serait bénéfique pour comprendre pleinement les facteurs affectant l’euro.
* Yen japonais (JPY)
Le yen a atteint son plus bas niveau en huit semaines, influencé par la politique de la Banque du Japon (BoJ) et l’intervention du Trésor américain. La mention de l’ajout du Japon à la liste des pays surveillés pour manipulation de devises par le Trésor américain est une information clé.
L’alerte aurait pu fournir davantage de contexte sur les conséquences possibles de cette désignation pour la politique économique japonaise et les marchés mondiaux.
* Yuan chinois (CNY)
Le yuan est sous pression en raison des doutes sur la reprise économique de la Chine. La mention de la demande étrangère pour le dollar comme principal moteur est pertinente, mais l’alerte manque d’explications détaillées sur les raisons des doutes économiques en Chine et leurs implications mondiales.
Quelles en seraient les implications sur l’économie tunisienne ?
Impact sur le commerce extérieur
Les fluctuations des devises mondiales peuvent affecter le commerce extérieur de la Tunisie, notamment en ce qui concerne ses principales importations et exportations.
Une hausse du dollar américain pourrait rendre les importations en dollars plus coûteuses, affectant les coûts des matières premières et des biens importés.
* Tourisme et investissement étranger
Un dollar fort pourrait rendre la Tunisie moins attractive pour les touristes américains et les investisseurs étrangers, réduisant les revenus du tourisme et les investissements directs étrangers. En revanche, une dévaluation de l’euro pourrait attirer plus de touristes européens.
* Inflation et coût de la vie
La dévaluation de la livre sterling et de l’euro pourrait influencer les prix des produits importés de ces régions, affectant l’inflation et le coût de la vie en Tunisie. Une inflation importée pourrait éroder le pouvoir d’achat des consommateurs tunisiens.
* Politiques monétaires et taux de change
Les politiques monétaires divergentes des Banques centrales mondiales peuvent compliquer la gestion des taux de change en Tunisie. La Banque centrale de Tunisie devra surveiller de près ces évolutions pour ajuster ses propres politiques et maintenir la stabilité économique.
Recommandations pratiques pour la Tunisie
– La Banque centrale de Tunisie devrait renforcer sa surveillance des fluctuations des devises mondiales pour anticiper et atténuer les impacts sur l’économie nationale.
– Diversifier les partenaires commerciaux et les sources d’importations peut réduire la dépendance à l’égard des fluctuations d’une seule devise.
– Intensifier les efforts pour promouvoir le tourisme local et attirer des visiteurs de régions moins affectées par les fluctuations des devises.
– Adopter des politiques fiscales et monétaires prudentes pour gérer l’inflation importée et stabiliser le dinar tunisien.
En somme, bien que l’alerte soit informative, des analyses prospectives spécifiques pour une meilleure prise de décision des acteurs du marché s’imposent.
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* Dr. Tahar EL ALMI,
Economiste-Economètre.
Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,
Psd-Fondateur de l’Institut Africain
D’Economie Financière (IAEF-ONG)