La présidente du Conseil italien, Georgia Meloni, a critiqué les accords en coulisse donnant à Ursula von der Leyen un second mandat à la présidence de la Commission européenne.
Mme Meloni a dénoncé les accords conclus en coulisse pour pourvoir aux postes importants au sein des institutions européennes. En affirmant qu’il était « surréaliste » que les opinions des électeurs soient ignorées.
Les citoyens de l’ensemble de l’Union se sont considérablement éloignés de la gauche lors des élections au Parlement européen le 9 juin 2024. Les coalitions au pouvoir en Allemagne et en France ayant été largement battues par les partis de droite.
Cependant, les trois principaux groupes politiques du Parlement, qui sont en grande partie centristes, auraient convenu mardi d’un accord pour pourvoir aux postes les plus élevés de l’UE. Cet arrangement verrait l’Allemande Ursula von der Leyen revenir à la présidence de la Commission européenne pour un second mandat.
S’adressant mercredi au Parlement italien, Giorgia Meloni a déclaré qu’il était « surréaliste » que des noms pour des postes importants au sein de l’UE aient été présentés « sans même faire semblant de discuter des signaux émis par les électeurs ». Aux termes de l’accord annoncé, le Premier ministre estonien, Kaja Kallas, deviendrait le nouveau chef de la politique étrangère de l’UE, en remplacement de l’Espagnol Josep Borrell. Tandis que l’ancien Premier ministre portugais Antonio Costa présiderait le Conseil européen, précédemment présidé par le Belge Charles Michel.
Les noms seront présentés jeudi 27 courant, lors d’une réunion des dirigeants de l’UE à Bruxelles pour approbation.
Les médias ont suggéré que l’Italie avait effectivement été exclue des discussions concernant l’accord, qui a été approuvé par les dirigeants de la France, de l’Allemagne, de l’Espagne, de la Pologne, de la Grèce et des Pays-Bas.
La Première ministre italienne a affirmé que ce type d’accord en coulisse contredisait l’esprit originel de l’Union européenne, selon lequel les institutions « étaient conçues comme des entités neutres, donc capables de garantir à tous les États membres, quelle que soit la couleur politique des gouvernements de ces États membres, une représentation ».
Par ailleurs, Mme Meloni, dont le groupe des Conservateurs et Réformistes européens (ECR) a remporté le plus de voix en Italie et est actuellement le troisième groupe au Parlement européen, a déclaré qu’elle souhaitait que le virage à droite se reflète dans le processus décisionnel du bloc.
« Le troisième groupe [le plus grand] aujourd’hui est un groupe qui n’est pas apprécié par ceux qui décident », a-t-elle déclaré. Qualifiant au passage l’UE de « géant bureaucratique envahissant ».
Entre-temps, la nomination de von der Leyen devra encore être approuvée par le Parlement européen. Et, selon les médias, elle pourrait chercher à gagner le soutien de Mme Meloni en donnant à l’Italie un portefeuille de premier plan au sein de la prochaine Commission européenne.