Aujourd’hui, le monde virtuel serait-il plus conservateur ? Suite à un fait anodin, la star libanaise Ragheb Alama a enflammé les gradins de l’amphithéâtre de Carthage lors de la cérémonie d’ouverture de la 24ème édition du Festival arabe de la radio et de la télévision, programmée du 26 au 29 juin 2024, en guise de soutien à la Palestine. Lors de ce concert, une jeune fille est montée sur scène pour danser avec lui.
Un fait banal, certes, mais qui a provoqué une tempête de critiques parmi certains Tunisiens, attaquant la jeune fille pour sa tenue ou d’autres raisons. Il fut un temps où, lors d’un concert de Michael Jackson, une jeune fille était montée sur scène pour danser avec lui sur « You Are Not Alone », sans provoquer de tels remous.
Pourquoi cela ne choquait-il pas dans les années 90, tandis qu’en 2024, cela scandalise une partie de la population ? Sommes-nous devenus plus régressifs et moins tolérants envers la diversité ?
Pour expliquer ce phénomène, certains mentionnent que les Tunisiens ont une nature conservatrice. D’autres soulignent qu’il n’y avait pas de réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter dans les années 90. Si ce concert avait eu lieu à l’époque des réseaux sociaux, les réactions auraient pu être encore plus virulentes. Ce concert n’a été diffusé qu’après 2011, et ceux qui y assistaient étaient dans un autre état d’esprit, absorbés par l’événement. Les critiques (« nabbaras ») ne l’avaient pas vu, et les mentalités étaient différentes.
Et parallèlement, pour certains, la majorité des gens suivaient principalement les nouvelles via les journaux télévisés de 20 heures à l’époque. Aujourd’hui, une chose est sûre: les voix conservatrices sont plus visibles et se sentent plus légitimes pour s’exprimer ouvertement.
La question demeure : est-ce de la bêtise humaine ? Seul le temps nous le dira. Si chacun de nous se concentrait sur sa propre vie, le monde serait peut-être plus serein et il y aurait moins de bêtise humaine.