Les banques israéliennes et les sociétés de cartes de crédit sont en état d’alerte en raison des discussions sur une possible guerre totale avec le Hezbollah au nord des territoires occupés et la poursuite du conflit à Gaza.
La Banque centrale d’Israël a demandé, vendredi 28 juin 2024, à ces institutions de se préparer à un scénario économique sombre en raison de la guerre. Elles doivent assurer la liquidité des distributeurs automatiques, reporter les remboursements de prêts, et rééchelonner les paiements. Depuis le début de la guerre à Gaza, 390 000 prêts ont été différés, totalisant environ 8,2 milliards de shekels, avec 73% des prêts déjà remboursés régulièrement.
Afin d’éviter que le front économique interne ne soit fragilisé et qu’il ne s’effondre en cas d’éclatement d’une guerre globale, l’Autorité de surveillance bancaire de la Banque centrale a demandé aux autorités financières des banques et des sociétés de cartes de crédit de réagir à un « scénario extrême », dans le cadre des situations d’urgence qu’elle mène pour la 12e année consécutive.
Le scénario de cette année inclut le déclenchement d’une guerre sur plusieurs fronts, un état d’isolement international et de boycott, et n’exclut pas une guerre globale contre le Mouvement de la résistance islamique (Hamas) à Gaza, le Hezbollah au nord, l’Iran et même les Palestiniens en Cisjordanie.
Dans ce contexte, le site Internet du journal Yedioth Ahronoth a publié récemment les résultats d’une enquête menée par l’Institut Midgham au profit de la Hapoalim Bank (Workers), qui cherchait à identifier les défis, les tendances et le comportement financier des Israéliens pendant la guerre.
L’enquête montre que la guerre a négativement impacté la perception de la sécurité financière des Israéliens, les incitant à réduire leurs dépenses. Les experts estiment qu’une guerre sur plusieurs fronts pourrait causer une crise économique grave, affectant le PIB, la dette nationale et les taux d’intérêt. En réponse, la Banque centrale a publié un plan pour prolonger l’aide financière et différer les paiements de prêts.
Malgré les efforts désespérés de l’État hébreu pour maintenir la stabilité économique, bon nombre d’analystes anticipent une crise économique historique en cas de guerre totale, marquée par la destruction de l’économie, une baisse du PIB, et une dégradation du niveau de vie et de l’emploi en Israël.