L’économie tunisienne est influencée par divers facteurs internationaux, tels que les politiques monétaires des grandes puissances, les prix des matières premières et les dynamiques commerciales mondiales. Ces éléments soulignent l’importance de surveiller en permanence les développements économiques et géopolitiques.
Les opérateurs doivent rester informés et prêts à ajuster leurs stratégies en fonction des nouvelles données et des évolutions du marché. La volatilité accrue nécessite une approche prudente et bien informée pour naviguer dans les incertitudes futures.
Pour ceux qui cherchent à anticiper les prochaines modifications des taux d’intérêt, un indicateur clé à suivre cette semaine est l’inflation américaine, ainsi que les données préliminaires sur l’inflation de juin dans certaines économies de la zone euro. Les préoccupations concernant les signes de fatigue des grandes entreprises et l’escalade des tensions commerciales sont également d’actualité.
Les alertes économiques mondiales mentionnées ont des implications variées pour l’économie tunisienne. Il est essentiel de surveiller attentivement les politiques monétaires internationales, les prix des matières premières et les dynamiques commerciales pour anticiper et atténuer les impacts potentiels sur la Tunisie.
Une approche proactive en matière de politique économique pourrait aider à minimiser les risques et à saisir les opportunités dans ce contexte économique mondial complexe.
- L’inflation américaine
L’indicateur d’inflation préféré de la Fed, l’indice des prix des dépenses de consommation personnelle (PCE), sera publié vendredi et devrait indiquer si le ralentissement naissant de l’inflation se poursuit.
Cependant, les chiffres récents de l’indice PCE n’ont pas répondu aux attentes, montrant une trajectoire latérale inattendue en avril dernier.
Une nouvelle lecture de ce type pourrait affaiblir l’argument en faveur de futures réductions de taux.
Contrairement à la Fed, les marchés prévoient toujours deux baisses de taux cette année.
Le calendrier économique inclut également les données de juin sur la confiance des consommateurs, ainsi que les ventes de logements neufs et existants pour mai, une troisième estimation de la croissance économique du premier trimestre, et les commandes de biens durables pour mai.
COMMENTAIRES
L’indice des prix des dépenses de consommation personnelle (PCE) est un indicateur crucial pour évaluer la politique monétaire de la Fed.
Une lecture inattendue pourrait influencer les prévisions de réduction des taux, créant une volatilité accrue sur les marchés. Les opérateurs doivent surveiller de près ces données, car elles déterminent non seulement les décisions de la Fed mais aussi les anticipations de marché.
Les divergences entre les prévisions de la Fed et celles des marchés pourraient entraîner des ajustements significatifs dans les prix des actifs.
Implications sur l’économie tunisienne
Si l’inflation aux États-Unis continue de fluctuer, cela pourrait influencer les taux d’intérêt mondiaux et la politique monétaire de la Réserve fédérale.
Des baisses de taux aux États-Unis pourraient entraîner une dépréciation du dollar, rendant les importations tunisiennes de produits libellés en dollars, comme le pétrole, moins coûteuses.
Cela pourrait également affecter les flux de capitaux et les taux de change, influençant ainsi la balance commerciale de la Tunisie.
- Le risque de récession aux États-Unis fin 2024 ou début 2025
Les stratèges de BCA Research estiment que l’économie américaine n’évitera pas la récession, contrairement au consensus actuel. « Les États-Unis entreront en récession à la fin de 2024 ou au début de 2025 », ont-ils écrit, en se basant sur leur cadre de courbe de Phillips. Ce modèle suggère une relation non linéaire entre l’inflation et le chômage.
À plein emploi, les entreprises doivent offrir des salaires plus élevés pour attirer des travailleurs, déclenchant une spirale salaires-prix, stoppée seulement par une politique monétaire stricte. BCA sous-pondère désormais tactiquement les actions, prévoyant que l’indice S&P 500 chute à 3 750 lors de la prochaine récession.
COMMENTAIRES
Les prévisions de BCA Research suggèrent une perspective plus pessimiste que le consensus actuel.
Le modèle de la courbe de Phillips utilisé par BCA indique une pression inflationniste due au plein emploi, nécessitant une politique monétaire stricte pour la contenir.
Cette prédiction de récession pourrait entraîner une volatilité accrue sur les marchés financiers, notamment une baisse anticipée de l’indice S&P 500.
Les opérateurs doivent être préparés à des ajustements tactiques pour naviguer dans cette incertitude économique.
Implications sur l’économie tunisienne
Une récession aux États-Unis pourrait réduire la demande mondiale, y compris pour les exportations tunisiennes.
La Tunisie pourrait voir une baisse des recettes touristiques et des investissements étrangers directs, car les investisseurs cherchent des refuges plus sûrs.
De plus, une récession pourrait également affecter les envois de fonds des Tunisiens vivant aux États-Unis.
- La réduction des taux plus profonde que prévu en raison de la désinflation mondiale
Selon UBS, les banques centrales du monde entier ont commencé un cycle de réduction des taux qui se terminera probablement par des taux beaucoup plus bas que prévu.
La Fed devrait commencer à réduire ses taux en septembre. Bien que les marchés s’attendent à des baisses de taux jusqu’à 4 %, UBS note que ce chiffre est inférieur à la projection à long terme de la Fed de 2,75 %.
UBS anticipe que les marchés commenceront à ajuster leurs attentes concernant les taux d’intérêt à long terme.
Malgré des données récentes d’inflation plus faibles que prévu, le processus mondial de désinflation est bien établi.
COMMENTAIRES
UBS prévoit une réduction des taux plus importante que les prévisions actuelles des marchés.
Si cela se matérialise, les rendements des obligations pourraient baisser, favorisant ainsi les investissements en actifs à risque.
Cependant, une réduction des taux plus profonde peut également signaler une faiblesse économique persistante, ce qui pourrait limiter l’enthousiasme des investisseurs pour les actions.
Implications sur l’économie tunisienne
Si les banques centrales mondiales, y compris la Fed, réduisent leurs taux de manière significative, cela pourrait entraîner une baisse des coûts d’emprunt pour la Tunisie sur les marchés internationaux.
Cependant, cela pourrait également signaler un ralentissement économique global, ce qui pourrait réduire la demande pour les exportations tunisiennes.
- Le prix du pétrole
Les prix du pétrole ont baissé en raison des craintes concernant la demande mondiale, mais ils ont augmenté sur la semaine dernière.
Un dollar fort et des perspectives économiques mitigées ont pesé sur les prix, mais une baisse des taux américains pourrait soutenir les prix du pétrole.
Au cours de la semaine prochaine, les prix du pétrole devraient rester soutenus par les tensions géopolitiques croissantes.
COMMENTAIRES
Les fluctuations des prix du pétrole reflètent les dynamiques de l’offre et de la demande, ainsi que les tensions géopolitiques.
La baisse récente des prix, malgré une hausse hebdomadaire, indique une incertitude sur la demande mondiale.
Une baisse des taux pourrait soutenir les prix, mais des tensions géopolitiques croissantes pourraient également provoquer des hausses soudaines.
Les opérateurs doivent surveiller les développements géopolitiques et économiques pour anticiper les mouvements des prix du pétrole.
Implications sur l’économie tunisienne
Les fluctuations des prix du pétrole ont des implications directes pour la Tunisie, un importateur net de pétrole.
Une baisse des prix du pétrole pourrait réduire les coûts d’importation et alléger la pression sur les finances publiques.
Cependant, une baisse de la demande mondiale pour le pétrole pourrait indiquer un ralentissement économique global, affectant indirectement les exportations tunisiennes.
- L’inflation dans la zone euro
La France, l’Italie et l’Espagne ont publié leurs données préliminaires sur l’inflation de juin.
Ces chiffres donneront une indication pour l’ensemble de la zone euro et influenceront les attentes concernant les futures réductions de taux par la Banque centrale européenne (BCE).
La BCE a déjà réduit ses taux en juin, mais l’incertitude demeure quant au nombre de baisses à venir.
Une inflation plus élevée que prévu pourrait exacerber l’incertitude politique, notamment en France, où un premier tour des élections a été convoqué pour le 30 juin.
COMMENTAIRES
Les données préliminaires sur l’inflation de la France, de l’Italie et de l’Espagne seront déterminantes pour les attentes concernant la politique monétaire de la BCE.
Une inflation plus élevée que prévu pourrait compliquer les plans de réduction des taux, ajoutant à l’incertitude économique et politique dans la région.
Les opérateurs devraient suivre ces données pour ajuster leurs positions.
Implications sur l’économie tunisienne
L’Europe est l’un des principaux partenaires commerciaux de la Tunisie.
Des fluctuations de l’inflation dans des pays clés de la zone euro comme la France, l’Italie et l’Espagne pourraient influencer les politiques monétaires de la BCE, affectant les taux de change et les conditions de commerce pour la Tunisie.
Une inflation plus élevée dans la zone euro pourrait réduire le pouvoir d’achat des consommateurs européens, affectant les exportations tunisiennes.
- Les tensions commerciales
La Chine et l’Union européenne ont convenu d’entamer des discussions sur l’imposition prévue de droits de douane sur les véhicules électriques fabriqués en Chine.
Bruxelles a proposé des droits de douane pouvant atteindre 38,1 % sur les VE chinois importés, qui devraient s’appliquer à partir du 4 juillet.
Cette décision fait suite à l’augmentation des droits de douane sur les voitures chinoises par les États-Unis en mai, ouvrant un nouveau front dans la guerre commerciale entre l’Occident et Pékin.
Les autorités chinoises ont suggéré des mesures de rétorsion potentielles.
COMMENTAIRES
Les discussions entre la Chine et l’Union européenne sur les droits de douane sur les véhicules électriques reflètent des tensions commerciales persistantes.
Ces tensions peuvent perturber les chaînes d’approvisionnement et affecter les performances des entreprises exposées aux marchés chinois et européens.
Les opérateurs doivent être conscients des risques géopolitiques et de leurs impacts potentiels sur les entreprises dans les secteurs concernés.
Implications sur l’économie tunisienne
Les tensions commerciales entre la Chine, l’UE et les États-Unis pourraient perturber les chaînes d’approvisionnement mondiales et influencer les tarifs et les régulations commerciales.
Pour la Tunisie, cela pourrait signifier des opportunités ou des défis en termes de réorientation des flux commerciaux.
Des tensions accrues pourraient également provoquer des incertitudes économiques mondiales, affectant la confiance des opérateurs et les flux de capitaux vers la Tunisie.
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* Dr. Tahar EL ALMI,
Economiste-Economètre.
Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,
Psd-Fondateur de l’Institut Africain
D’Economie Financière (IAEF-ONG)