Le ministère de la Santé se penche actuellement sur l’élaboration d’un projet de loi considérant la toxicomanie (addiction) comme une maladie chronique traitable, et non comme un délit pénal, a annoncé, lundi 1er juillet, la pharmacienne inspectrice divisionnaire à la Direction générale de la pharmacie et du médicament au ministère de la Santé, Rim Mansouri Hajri.
Lors d’une conférence organisée par l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) à l’occasion de la Journée internationale contre l’abus et le trafic de drogue, la responsable a indiqué que cette initiative législative du ministère de la Santé, qui a été soumise à la présidence du gouvernement, vise à considérer le consommateur de drogue comme un patient qui doit être traité. Mais ledit projet de loi prévoit également des sanctions sévères contre les dealers.
La situation alarmante relative à l’augmentation de la consommation de stupéfiants explique la démarche du ministère visant à réviser le cadre législatif, a-t-elle dit.
Elle a, dans ce sens, rappelé les résultats de l’enquête nationale sur la consommation de drogues et les comportements à risque en milieu scolaire élaborée par l’Institut national de la santé, qui ont montré une augmentation significative de la consommation de drogues chez les élèves âgés de 13 à 17 ans.
Dans le cadre des préparatifs à la rentrée scolaire 2024-2025, la Direction de la médecine scolaire et universitaire oeuvre en collaboration avec le ministère de l’Éducation à élaborer un plan visant à prévenir les comportements addictifs en milieu scolaire dans le cadre de la stratégie nationale de prévention, de réduction des risques et de prise en charge liés à l’usage des substances psychoactives interdites 2023-2027.
La conférence, organisée à l’occasion de la Journée internationale, célébrée le 26 juin de chaque année, a été l’occasion de présenter le rapport mondial sur les drogues préparé par l’ONUDC, qui montre la hausse de la consommation de drogues, avec une prévalence du dopage.
Selon le rapport de l’ONUDC, le nombre de personnes consommant des drogues illicites est passé à 292 millions au cours de la décennie qui s’achève en 2022.
Il précise que la plupart des usagers dans le monde consomment du cannabis (228 millions de personnes) tandis que 60 millions de personnes dans le monde consomment des opioïdes, 30 millions des amphétamines, 23 millions de la cocaïne et 20 millions de l’ecstasy.
Avec TAP