Le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) a appelé, mercredi 3 juillet, à la prise en charge de la situation des ouvrières blessées lors du renversement d’un camion de transport agricole à Dar El Jamia relevant de la délégation de Aouitha à Sbikha (gouvernorat de Kairouan), et à leur prodiguer les soins nécessaires.
Dans un communiqué, le forum appelle les ministères concernés et les autorités régionales « à assumer les responsabilités qui leur sont assignées par la loi réglementant le transport des travailleurs dans le secteur agricole« .
A rappeler que la région de Sbikha, gouvernorat de Kairouan, a connu, mercredi 26 juin 2024, le renversement d’un camion transportant des ouvrières agricoles, dont une mineure de seize ans, décédée sur le coup.
Cet accident, qui a aussi causé la blessure de 14 travailleuses, « n’est pas le premier du genre, en ce qui concerne les conditions de transport inhumaines et inappropriées, à l’origine de chaque tragédie entraînant des blessures et des décès, ou de la présence de mineurs dans le travail agricole « , fait savoir le FTDES, soulignant la nécessité de revoir la législation en vigueur, comme la loi sur le transport.
L’incident a montré « l’échec » des autorités concernées à contrôler le transport agricole, et à protéger les droits des travailleurs dans le secteur agricole, réitérant sa demande, de revoir le système juridique actuel et de trouver une solution radicale pour permettre aux travailleuses du secteur agricole de bénéficier d’un transport sûr et décent.
Le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux a rappelé qu’il a également mis en garde contre l’emploi de mineurs dans les travaux agricoles, en se basant sur des rapports officiels publiés par des institutions gouvernementales, des inspections sur le terrain et des témoignages recueillis dans le cadre de son travail de recherche sur le terrain.
Il a rappelé qu’en Tunisie, environ 215 000 enfants travaillent dans différents secteurs, selon la dernière étude réalisée par le ministère des Affaires sociales en collaboration avec l’Organisation internationale du travail et l’Institut national de la statistique, dont 50 % dans le secteur agricole, et que ce pourcentage augmente pendant les vacances scolaires.
Trois pour cent des enfants âgés de 14 à 15 ans sont exposés à toutes les formes d’exploitation économique, selon les chiffres de l’INS et de l’UNICEF.
Avec TAP