Les nouvelles du secteur économique allemand sont négatives, selon les données publiées mardi 9 juillet par le journal financier Handelsblatt et analysées par les médias allemands. Au total, environ 11 000 faillites d’entreprises ont été enregistrées au premier semestre 2024 en Allemagne.
En particulier, plus de 160 entreprises avec un chiffre d’affaires de plus de 10 millions d’euros ont déclaré faillite, parmi lesquelles des noms célèbres tels que les grands magasins allemands historiques Galeria Kaufhof, le groupe touristique FTI Touristik ou encore le célèbre groupe de vêtements Esprit.
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Il s’agit d’une augmentation rapide des faillites de 40 % en Allemagne par rapport à l’année précédente et d’un record négatif depuis une décennie. Comme le constate Bild, sur les 279 entreprises mises en liquidation en 2023, seules 35 % ont finalement pu être sauvées au cours du premier semestre 2024.
Les secteurs confrontés aux pressions les plus fortes, à cause desquelles de nombreuses entreprises ne peuvent pas faire face à leurs obligations actuelles, sont le secteur de la construction, le secteur de la vente de voitures et de pièces détachées ainsi que le secteur de la fabrication de machines.
Comme l’observe le magazine Focus, le fait que les faillites touchent désormais un large éventail de secteurs différents démontre qu’il s’agit d’un phénomène global de l’économie allemande, qui prend des dimensions systémiques.
Et ce sont peut-être les faillites de groupes de grands noms, comme les groupes Galeria Kaufhoh ou Esprit, qui attirent l’attention du public. Mais ce qui inquiète le plus les experts, ce sont les faillites d’entreprises liées à l’industrie lourde allemande : de l’industrie automobile à l’industrie des matières premières, les matériaux et bien sûr la construction et l’immobilier.
Combinaison de facteurs ayant un impact à long terme
Selon l’analyse de l’enquête économique Handelsblatt, de nombreuses entreprises allemandes n’ont pas encore réussi à se remettre des conséquences de la pandémie, de la forte inflation de ces dernières années et de la hausse des prix de l’énergie et des matières premières.
À cela s’ajoutent le déclin général de la compétitivité de l’économie allemande au niveau international, le manque persistant de main-d’œuvre dans de nombreux secteurs, mais aussi de sérieux obstacles bureaucratiques.
En outre, comme le soulignent des économistes et d’autres experts, le cadre juridique applicable à la restructuration des entreprises après une liquidation ou au maintien d’emplois est compliqué en Allemagne. Un autre facteur de difficulté réside dans l’attraction d’investisseurs disposés à acquérir totalement ou partiellement des entreprises insolvables ou en difficulté, malgré le cadre de protection offert par le droit allemand.
Cependant, les prévisions des économistes sur l’évolution de la croissance en Allemagne ne sont pas non plus favorables à l’attraction des investisseurs, car celle-ci est faible, oscillant juste au-dessus de 0 % et étant déjà en retard par rapport aux autres pays de la zone euro.