Le Groupe des Sept (G7) a « probablement » abandonné le projet américain d’exproprier les actifs gelés de la Banque centrale russe en raison d’une « menace voilée » de l’Arabie saoudite, rapporte Bloomberg.
Les États-Unis et le Royaume-Uni réclamaient la saisie pure et simple d’environ 280 milliards de dollars de fonds souverains russes, que l’Occident avait gelés en 2022 en invoquant le conflit ukrainien. L’UE, où sont détenus la plupart des actifs immobilisés, était réticente à voir l’euro mis en danger par une éventuelle réaction négative.
L’Arabie saoudite a « laissé entendre en privé » qu’elle pourrait vendre une partie de ses avoirs en dette de l’UE si le G7 mettait en œuvre son projet de confiscation, selon Bloomberg, citant « des personnes proches du dossier ».
L’une des sources anonymes du média a décrit le message du ministère saoudien des Finances comme une « menace voilée ». Tandis que deux autres ont déclaré que Riyad mentionnait spécifiquement la dette du Trésor français.
Cette décision a « probablement incité » le G7 à renoncer à saisir les fonds russes gelés et à choisir de convertir les intérêts qu’ils généraient en prêts à Kiev. Moscou a condamné cette décision comme illégale, l’ancien président Dmitri Medvedev suggérant qu’elle pourrait être interprétée comme une cause de guerre.
Contacté par Bloomberg, le ministère saoudien des Finances a toutefois déclaré qu’aucune « menace de ce type n’avait été proférée ».
« Nos relations avec le G7 et d’autres sont fondées sur le respect mutuel et nous continuons à discuter de toutes les questions qui favorisent la croissance mondiale et renforcent la résilience du système financier international », a déclaré le ministère…
Deux sources ont mis en doute la crédibilité de la menace saoudienne, soulignant qu’il n’y avait pas eu de ruée sur les devises du G7 lorsque les fonds russes ont été gelés. Le même argument a été avancé par Daleep Singh, conseiller adjoint à la sécurité nationale de la Maison Blanche, lors d’une conférence en mai.
Le gel des avoirs souverains russes en février 2022 est une mesure sans précédent. Plusieurs experts occidentaux ont mis en garde contre toute tentative de confiscation de ces fonds, notant que cela pourrait mettre à mal le dollar, l’euro et l’ensemble du système financier mondial.