Le Maroc se dirige vers la digitalisation de sa tontine, Daret, considéré comme le mode privilégié d’épargne des Marocains.
La digitalisation de Daret, la tontine marocaine, a été confiée à l’Egyptien Ahmed Wadi. Selon le site le360.ma cse basant sur des informations du magazine Challenge, ce dernier serait en train de faire les dernières démarches auprès des autorités bancaires et financières marocaines pour implanter sa fintech Money Fellow dans le Royaume.
En effet, Daret (tontine communautaire) pèserait 40 milliards de dirhams par an, soit l’équivalent de 28% des économies collectées par les banques du Royaume chérifien.
Bank Al Maghrib (BAM) évalue à 26% le nombre de Marocains qui optent pour des solutions de financement, dont 88% ont recours à des services informels comme Daret – un mode d’épargne non sécurisé, mais aussi d’un phénomène qui empêche l’intégration des liquidités dans le système bancaire et économique. Donc, cette manne est aujourd’hui convoitée par Ahmed Wadi.
«La tontine n’est plus un simple outil de cohésion sociale, associé à des bénéfices d’épargne ou d’assistance mutuelle. Elle devient un produit financier», écrit Challenge. « Les utilisateurs qui accèdent à la plateforme ont juste à choisir le ou les groupes où ils souhaitent être contributeurs. Ce choix est opéré non pas sur la base de la relation de confiance entre les membres, mais davantage sur la base des possibles gains qu’il y a à tirer dans tel ou tel groupe de contribution. Money Fellows se charge de garantir la fiabilité et la crédibilité des participants ».
Quel gain pour la startup? «En Egypte, elle facture aux utilisateurs de son application qui choisissent ses premiers spots des frais de service uniques de 6%. À mesure que de plus en plus de personnes rejoignent les cercles, les utilisateurs sont facturés à un pourcentage inférieur», explique Challenge. Et cela semble marcher, parce que Money Fellows compterait quelque 4,7 millions d’utilisateurs…
D’ailleurs, il y a quelques mois, la plateforme a levé 31 millions de dollars, nous apprend Challenge. « Son objectif: utiliser ces nouvelles ressources pour accélérer sa croissance en diversifiant son portefeuille de services et en étendant son offre sur les segments B2C et B2B, ainsi que son expansion géographique en Afrique et en Asie ».
Et si le projet aboutit, le Royaume chérifien constituera la première étape de l’internationalisation de Money Fellows égyptienne.