Ernst & Young organise chaque année le Baromètre EY en Tunisie. Il évalue le moral et les perspectives des chefs d’entreprises. La 10ème édition en 2024 marque 12 années d’engagement continu.
Parmi les participants importants figurent des personnalités clés comme Néjia Gharbi, directrice générale de la CDC, Khelil Chaibi du Groupe UTIC – Président CCI Tuniso Française, ainsi qu’Aslan Berjeb, Président de la CONECT. Les dirigeants et experts d’EY étaient également présents : Noureddine Hajji, Country Managing Partner; Sami Zaoui et Mounir Ghazali, tous deux Partners chez EY; et encore Mounir Ghazali, Partner EY Consulting GPS Leader.
Lors de l’ouverture de la séance, Noureddine Hajji, Directeur Général de EY, a commenté les résultats en soulignant que ces deux dernières années, des signes d’optimisme sont apparus. Il a précisé que cet optimisme semble être lié au fait que les chefs d’entreprise ont, d’une certaine manière, confronté le milieu institutionnel de l’entreprise. « En d’autres termes, les faits sont là », a-t-il poursuivi.
Mettant en avant la résilience des entreprises tunisiennes, Noureddine Hajji a indiqué que celles-ci, malgré leur taille et la conjoncture, ont démontré une résilience extraordinaire. « Et si les entreprises tunisiennes montrent cette résilience aujourd’hui, c’est parce qu’elles ont l’habitude de le faire. Elles continuent de croire en leur capacité à surmonter les défis et à se relever parce qu’elles ont confiance en leurs atouts et en leurs actifs, notamment la qualité des ressources humaines dans ce pays », a-t-il ajouté.
Le dernier baromètre révèle que 84 % des chefs d’entreprise perçoivent une détérioration de la situation économique, avec 54 % d’entre eux à la tête d’entreprises totalement locales. Les principaux défis identifiés incluent la complexité administrative, les restrictions de change et le secteur informel. Ils sont tous considérés comme des obstacles majeurs à l’investissement.
Malgré ces préoccupations, les entreprises démontrent une capacité d’adaptation en explorant de nouveaux marchés et produits. Bien que des secteurs comme la production industrielle, les services et le commerce soient particulièrement affectés.
Lors de la présentation, un appel majeur à la digitalisation de l’administration a été lancé pour simplifier les interactions avec l’administration et améliorer la gouvernance.
Un autre point crucial abordé est l’importance croissante des énergies renouvelables pour les cinq prochaines années, jugées prioritaires pour améliorer la compétitivité et la balance commerciale du pays, réduisant ainsi la dépendance aux combustibles fossiles importés.
Les dirigeants d’entreprise montrent une prise de conscience marquée concernant la transition écologique. Ainsi, 39 % d’entre eux estiment que les énergies renouvelables devraient être le principal investissement public dans les années à venir.
En réponse aux défis économiques actuels, Mounir Ghazali d’EY souligne que les chefs d’entreprise manifestent une capacité d’adaptation et de résilience, développant de nouveaux produits, explorant de nouveaux marchés et recherchant des sources de financement alternatives.
Il insiste sur la nécessité urgente de transformer l’administration publique par une digitalisation soutenue et une législation solide, pour simplifier les interactions et améliorer la gouvernance. Pour stimuler une relance économique durable, il est alors essentiel de créer un environnement favorable à l’investissement public et privé, favorisant ainsi la confiance et la stabilité pour les entrepreneurs.
En conclusion, pour que les entreprises tunisiennes prospèrent et contribuent efficacement à l’économie nationale, un écosystème favorable est crucial, soutenant l’innovation, la croissance et la durabilité à long terme.