La Banque centrale européenne (BCE) a laissé ses taux d’intérêt inchangés lors d’un vote unanime, jeudi 18 juillet 2024. Après la réduction historique de juin, la possibilité d’une réduction au mois de septembre est très probable.
« La politique monétaire maintient des conditions de financement restrictives. Dans le même temps, les tensions sur les prix intérieurs restent fortes, l’inflation des services est élevée et l’inflation globale devrait rester supérieure à l’objectif pendant une bonne partie de l’année prochaine », a déclaré le Conseil des gouverneurs de la BCE dans un communiqué.
Détente progressive de l’inflation
Cette décision, qui maintient le taux d’intérêt directeur de la BCE à 3,75 %, était largement attendue. Et ce, dans un contexte d’inquiétude persistante concernant les pressions inflationnistes, en particulier sur le marché du travail.
L’indice des prix de la zone euro a baissé à 2,5 % en juin, contre 2,6 % précédemment. Mais l’inflation sous-jacente a dépassé les prévisions du consensus, se maintenant à 2,9 %.
Cependant, la BCE attendra les données sur les salaires, la croissance économique et la productivité avant d’assouplir davantage sa politique monétaire.
Par ailleurs, les rémunérations continuent d’augmenter à un rythme élevé afin de compenser la longue période de flambée des prix. L’augmentation des salaires nominaux et la faiblesse de la productivité ont contribué à une croissance unique des coûts de main-d’œuvre, bien qu’elle se soit quelque peu ralentie au premier trimestre de cette année.
Les estimations de la BCE convergent donc vers une fluctuation des niveaux d’inflation pendant le reste de l’année, avec une tendance baissière au second semestre, en raison de la baisse des coûts de main-d’œuvre, de l’impact de la politique monétaire et de l’atténuation de l’impact des chocs sur les prix.
Impact global
Le Conseil des gouverneurs a déclaré qu’il continuerait à surveiller l’ensemble de ces éléments et qu’il « ne s’engageait pas à l’avance sur une trajectoire de taux particulière ». Cependant, les prix du marché suggèrent des attentes fermes pour deux réductions supplémentaires de 25 points de base cette année, en septembre et en décembre, avec une pause lors de la réunion d’octobre de la Banque centrale.
Les marchés n’ont guère changé à la suite de la décision, l’euro continuant à baisser légèrement par rapport au dollar américain. Les investisseurs pensent à investir dans des produits de fixed income avant que les taux baissent. La Réserve fédérale américaine commencera à réduire ses taux en septembre et il n’est pas exclu qu’elle le fasse à trois reprises d’ici à janvier 2025.
« Une baisse rapide des taux des principales économies ouvre la porte devant la BCT (Banque centrale de Tunisie) à suivre le pas, mais prudemment »
Ces décisions concernent directement la Tunisie sur deux volets.
Le premier est qu’une baisse rapide des taux des principales économies ouvre la porte devant la BCT (Banque centrale de Tunisie) à suivre le pas, mais prudemment et avec une cadence beaucoup moins accélérée. Chaque point de base pèse pour les PME.
Le second est qu’une appréciation du dollar et une dépréciation de l’euro signifient une moindre recette des exportations et des revenus de travail, contre une facture d’importation plus importante. Le comportement des devises est à suivre avec attention.