Au 291e jour de la guerre génocidaire contre Gaza, l’armée israélienne a, encore une fois, bombardé sauvagement Khan Younes, faisant 70 morts et des centaines de blessés. Cette nouvelle attaque intervient deux jours après que la Cour internationale de justice de La Haye a émis un jugement ordonnant à Israël d’évacuer les Territoires occupés depuis 1967, y compris Jérusalem-Est.
« Les colonies israéliennes en Cisjordanie violent le droit international. Israël doit mettre fin le plus rapidement possible à son occupation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est et à indemniser les victimes de l’occupation », a estimé la CIJ dans son jugement rendu vendredi 19 juillet qui a rendu Netanyahu hors de lui.
La réponse du gouvernement génocidaire israélien était une intensification des massacres des Palestiniens et une attaque en règle contre la CIJ, qualifiée d’« institution antisémite qui veut déposséder les Juifs de la terre de leurs ancêtres » !
Il y a tout lieu de croire que le jugement rendu par la CIJ restera lettre morte et ira grossir la liste les centaines de résolutions et jugements émis en 57 ans d’occupation et d’expansion israéliennes dans les terres palestiniennes.
L’unique raison de l’inapplication des centaines de résolutions et de jugements en faveur des droits palestiniens est la protection que les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne principalement continuent d’accorder inconditionnellement à Israël.
Pendant 57 ans, avec un mélange de cynisme, de stupidité politique et de bassesse morale, ces pays et quelques autres ont considéré et continuent de considérer que l’occupant israélien est « une démocratie qui se défend » et que la lutte du peuple palestinien pour le recouvrement de ses droits et la défense de sa terre est du « terrorisme ».
Ce sont ces mêmes pays qui non seulement regardent ailleurs pendant les longs mois de guerre génocidaire contre le peuple de Gaza, mais fournissent les armements nécessaires à la perpétuation du génocide. Biden et ses conseillers fournissent même des bombes d’une tonne à Netanyahu, sachant pertinemment qu’elle sera utilisée non pas contre des armées, mais pour écraser des femmes et des enfants et les enterrer sous les décombres.
Pendant 57 ans d’occupation, Israël et son « vassal américain » ont suivi une stratégie en deux axes : faire plier les Palestiniens en les obligeant à accepter le fait accompli de l’occupation et leur statut de citoyens de seconde zone ; compter sur la lassitude du monde qui finira par tourner le dos définitivement à la cause palestinienne et par accepter le fait accompli israélien.
Aucune de ces stratégies n’a fonctionné. Près de 10 mois de bombardements sauvages et de destruction de la quasi-totalité de Gaza n’ont pas fait plier le peuple palestinien. Et le jugement émis le 19 juillet par la CIJ contre l’occupation israélienne, prouve que le monde n’est pas près d’oublier la cause palestinienne.
Même s’il n’y a pas encore de force internationale pour faire appliquer le jugement de la CIJ, celle-ci rappelle aux organisations internationales et aux États membres des Nations unies qu’il faut toujours considérer illégale l’occupation israélienne des territoires palestiniens.
Les États membres sont en effet obligés, à la suite de cet avis, de procéder à un examen préliminaire de toute interaction avec Israël, que ce soit dans les territoires ou en Israël proprement dit, pour s’assurer qu’elle ne contribue pas à la présence d’Israël dans les territoires. Ainsi, l’espoir d’Israël de voir le monde accepter un jour le fait accompli dans les territoires palestiniens s’effondre.
Plus encore, avec l’amenuisement continu de l’influence américaine sur la scène internationale et les fissures béantes dans les attributs de sa puissance, l’avenir même d’Israël est en question. Un signe éloquent de cette incertitude : des dizaines de milliers d’Israéliens ont plié bagage et quitté leur pays depuis le 7 octobre.
La confiance des Israéliens en la puissance protectrice de leur Etat se réduit de jour en jour. Comment peut-il en être autrement quand ils comparent Israël de 1982 et celui de 2024 ?
En 1982, à cause d’un petit attentat contre l’ambassadeur israélien à Londres, l’armée israélienne avait engagé une guerre impitoyable contre la résistance palestinienne et mis le Liban à feu et à sang.
Entre octobre 2023 et juillet 2024, Hezbollah a lancé quatre mille missiles sur Israël et fait fuir 60.000 Israéliens de leurs maisons dans le nord du pays, mais l’Etat sioniste se contente de répondre timidement et avec une prudence inhabituelle.
Les défaites américaines en Afghanistan et en Ukraine et l’embourbement israélien à Gaza sont les signes précurseurs de la fin prochaine de l’aventurisme planétaire américain et du déchainement moyen-oriental israélien.