TotalEnergies annonce son retrait de deux projets gaziers en Afrique du Sud, une décision qui a suscité des réactions mitigées de la part des défenseurs de l’environnement et des analystes du secteur pétrolier, entre ceux qui le jugent « bon pour le climat et la diversité » ou « mauvais pour l’économie du pays ».
Mais tout le monde s’accorde à dire que la décision du géant pétrolier et gazier français de se retirer de deux gisements gaziers prometteurs en haute mer a un impact largement symbolique sur l’avenir de l’ensemble du secteur pétrolier et gazier et sur la transition énergétique en cours.
Dans un communiqué publié lundi 29 juillet 2024, TotalEnergies indique se retirer de la zone d’exploration 11B/12B au large de la côte sud de l’Afrique du Sud, où deux grands gisements gaziers ont été découverts, et a également décidé de se retirer de la zone d’exploration offshore 5/6/7, dans laquelle TotalEnergies EP Afrique du Sud détient une participation de 40 %.
Le groupe français a justifié son retrait en évoquant « les difficultés qu’il rencontrait pour développer les deux gisements et en tirer profit sur le marché sud-africain ».
Mais le site spécialisé Moneyweb estime que ces décisions « portent un coup dur à l’Afrique du Sud, qui entendait utiliser ce gaz pour produire davantage d’électricité » et réduire sa dépendance au charbon.
De son côté, Thierry Bruce, analyste indépendant du secteur pétrolier et gazier, estime que « l’Afrique du Sud a perdu sa capacité à tirer profit de ses gisements et restera un pays pauvre », ajoutant que Total Energies aurait risqué de ne pas tirer profit de son important investissement en raison des difficultés techniques et financières auxquelles elle est confrontée, selon l’Agence France-Presse.
Les analystes pointent notamment l’incapacité de s’entendre sur un prix du gaz entre Total Energies et la compagnie nationale pétrolière et gazière Petro SA.
En Bourse, la décision n’a eu aucun impact. Le titre a terminé lundi en baisse de 0,63 pour cent, atteignant 61,74 euros.