Les partis d’opposition turcs s’engagent à défier une loi qui autorise le rassemblement et, dans certains cas, l’abattage d’environ 4 millions de chiens errants en Turquie. Ozgur Ozel, président du Parti républicain du peuple, principal parti d’opposition, a déclaré qu’il contesterait la violation du droit à la vie de l’animal devant la Cour constitutionnelle.
Cette loi, qui a suscité de vives réactions de la part du peuple turc, a été adoptée en troisième lecture mardi 30 juillet, au milieu des protestations des partis d’opposition. Les défenseurs des chiens craignent que la loi ne conduise à des abattages massifs, ce que nie le gouvernement.
Lors du débat sur le projet de loi, les députés de l’opposition l’ont boycotté en portant des gants blancs qui semblaient tachés de sang. Ozgur Ozel, président du Parti républicain du peuple (CHP), a déclaré : « Nous contesterons dès que possible cette loi devant la Cour constitutionnelle, qui viole le droit à la vie des animaux. Aujourd’hui est un jour sombre. Ni l’histoire ni l’humanité ne pardonneront à ceux qui ont voté ‘oui’. »
Le gouvernement en Turquie affirme que les chiens errants jugés malades ou incontrôlables devraient être éliminés pour éviter une augmentation des attaques et des cas de rage, et que les autres chiens errants doivent être rassemblés, placés dans des refuges et proposés à l’adoption.
Mais les critiques soulignent que compter sur les refuges et l’adoption publique n’est pas réalisable en raison du grand nombre d’orphelins. Ils prônaient la stérilisation et la vaccination massives.
Cette loi n’est pas sans rappeler la tragédie de 1910. Les autorités de l’Empire ottoman ont alors rassemblé environ 60 000 chiens errants à Istanbul et les ont envoyés sur une île rocheuse et déserte de la mer de Marmara. Comme ces chiens n’avaient rien à manger, ils se sont battus et se sont mangés !
Notons enfin que l’Organisation internationale de défense des droits des animaux « Four Paws International » a appelé le président turc, Recep Tayyip Erdogan, à ne pas signer la nouvelle loi.