Ils ont suivi et accompagné l’évolution de l’Economiste Maghrébin. Il s’agit de Ridha Najar, Ezzeddine Saidane, Radhi Meddeb et Afif Chelbi qui rendent hommage à l’Economiste Maghrébin et à son fondateur M. Hédi Mechri.
Ridha Najar Journaliste, professeur retraité de l’IPSI
Résilience et professionnalisme
L’Economiste Maghrébin ne cherchera pas à plaire à ses lecteurs à tout prix et par tous les moyens, en empruntant les sentiers de la complaisance », c’est ce qu’il a écrit dans sa première édito. Il s’y est tenu. Malgré tous les changements politiques qui ont bouleversé le pays, malgré les différentes crises économiques, sociales ou syndicales qui ont secoué tous les équilibres et rebattu toutes les cartes. Malgré les pressions en provenance de tous les horizons. Résilience…Tel est le maître-mot de ce magnifique parcours qui a transformé l’Économiste Maghrébin en un baromètre unique de la santé de l’économie tunisienne et de celle des entreprises qui en constituent le tissu vivant. En réalisant 900 numéros, l’équipe du bimensuel a dressé la carte économique du pays avec tout ce qu’elle comporte de forces vives, de dirigeants innovants et honnêtes, de travailleurs dévoués et de startups prometteuses. Et l’œuvre continue… Aujourd’hui, il s’agit de rendre compte de tous les défis qu’affronte la planète : changement climatique, catastrophes naturelles, préservation de l’environnement et de la biodiversité, énergies renouvelables, famine et stress hydrique, numérisation et immatérialité de l’économie, intelligence artificielle et bouleversements des métiers. Encore du pain sur la planche… pour les prochains 900 numéros. Bon vent.
Ezzeddine Saidane, conseiller économique
Un plaisir renouvelé
L’économie était le parent pauvre de la presse tunisienne au moment du lancement de L’Économiste Maghrébin. En effet, à part le fameux supplément hebdomadaire du journal La Presse, peu de médias s’aventuraient dans ce domaine. C’est dire que le lancement de L’Économiste Maghrébin constituait une contribution de taille à l’instauration d’un débat constructif sur les questions économiques et financières concernant la Tunisie, les autres du pays du Maghreb et le reste du monde. La Tunisie, l’économie tunisienne et L’Économiste Maghrébin n’ont pas connu que des vents favorables. Mais L’Économiste Maghrébin a survécu et a su négocier tous les virages pour publier aujourd’hui son 900ème numéro. Il est important de noter aussi qu’il a été le premier journal tunisien à publier une revue en ligne. Bravo Hédi et bravo à toute l’équipe de L’Économiste Maghrébin ! J’ai eu personnellement le privilège de contribuer à certains numéros du magazine et c’était à chaque fois un plaisir renouvelé de voir un débat sérieux et sincère s’instaurer sur des questions intéressant notre pays. Le niveau et la diversité des articles et des interviews publiés en faisaient un bimensuel de qualité, qu’il fallait lire et souvent garder dans ses archives. L’Edito, toujours de la plume de Hédi Mechri, avait toujours comme titre un mot, un seul. C’est dire que Hédi savait choisir ses mots et ses phrases. Il savait aussi choisir le message, la toile de fond qui le constituait. Je lis toujours l’Edito de Hédi et je le relis souvent. L’Économiste Maghrébin, c’est aussi le « Forum de L’Économiste Maghrébin», organisé au printemps de chaque année pour apporter une contribution de grande qualité au débat national sur les questions économiques qui concernent notre TUNISIE. Bonne continuation et bon vent L’Économiste Maghrébin
Radhi Meddeb
Un pari insensé
Il y a des activités où avoir de la chance, c’est de ne pas tomber malade, de ne pas être empêché de se mettre derrière son clavier et de remettre sans cesse son ouvrage sur le métier. Tel est le sort de la presse écrite. Il n’est pas permis à un rédacteur en chef, éditorialiste, qui plus est chef d’orchestre et chef d’entreprise, de manquer d’inspiration, de ne pas identifier le sujet pertinent ou de ne pas trouver l’angle d’attaque qui fera que l’article vive quinze jours durant, sans être frappé d’obsolescence. Les difficultés sont multiples pour un titre comme l’Économiste Maghrébin. C’est celle, d’abord, de la presse écrite, mise à rude épreuve dans son modèle par les médias électroniques et les réseaux sociaux. C’est celle, ensuite, d’un titre bimensuel, où les sujets traités doivent rester d’actualité a minima pendant trois semaines (le temps de la gestation et de la commercialisation). C’est, enfin, celle de l’analyse et de la réflexion, comparées à une ”information” jetable, abondante et envahissante, où l’émotion prend le dessus sur la raison et où l’échelle du temps se réduit à la stricte immédiateté. C’est celle, aussi, d’une presse traitant d’économie dans un environnement où l’économique est souvent un continent impensé. Trente-cinq ans durant, Hédi a fait face à ces contraintes non sans ingéniosité, rondeur et rigueur. Il a su diversifier son produit en alignant d’autres titres tel Le Manager, épouser le digital, embarquer et convaincre Sahar, lancer et pérenniser son Forum jusqu’à en faire une institution, réinventer sans cesse de nouveaux formats, le grand entretien et le match n’étant que quelques-uns parmi tant d’autres. J’imagine que l’exercice n’aura pas toujours été aisé. Entre des pouvoirs publics, de tout temps peu enclins à s’accommoder d’un titre indépendant, et des annonceurs privés, soucieux d’un retour immédiat surinvestissement, Hédi, en bon insulaire, a su naviguer et mener sa barque à bon port. Que puis-je lui souhaiter aujourd’hui, sinon que l’Economiste Maghrébin puisse continuer l’aventure encore trente-cinq ans. Bon vent!
Afif Chelbi
Hommage à l’Economiste Maghrébin
C’est donc avec un grand plaisir que je rends hommage à ce magazine et à son fondateur et que j’exprime mon admiration pour la qualité de cette publication que j’ai suivie régulièrement depuis sa création en 1990 et ce, à plusieurs titres. Tout d’abord, en tant que lecteur assidu, je ne pense pas avoir raté un seul de ces 900 numéros. Les éditoriaux incisifs de Si Hédi étaient, en particulier, pour moi, une source d’inspiration et aussi d’espoir à une période où les belles plumes se faisaient rares. Ensuite, en tant que contributeur à travers plusieurs dizaines d’articles ou d’interviews, répondant toujours à l’invitation amicale de Si Hédi, qui a l’art de vous pousser à la réflexion et à la concentration. Enfin, en tant que magazine partenaire dans toutes les manifestations économiques que j’ai pu organiser au cours de mes responsabilités successives dans le sec- teur public, le secteur privé ou le secteur associatif. Je ne pouvais imaginer que l’Economiste Maghrébin n’y soit pas associé, tant la qualité de sa couverture des événements est grande. Longue vie à l’Economiste Maghrébin et à Hédi, mon cher ami de trente ans.
Ces hommages sont disponibles dans le mag de l’Economiste Maghrébin n 900 du 31 juillet au 28 août 2024