Les livraisons de gaz russe à l’UE via le gazoduc Turk Stream ont augmenté de plus de 40% au cours des sept premiers mois de 2024 par rapport à la même période en 2023, rapporte le quotidien économique russe Vedomosti, citant des données sur le transport de gaz.
Le carburant russe est très demandé en raison des vagues de chaleur en Europe et en Asie, note la publication.
En juillet, le géant énergétique russe Gazprom a livré plus de 1,5 milliard de mètres cubes de gaz à l’UE via Turk Stream, soit 29% de plus que le mois précédent, écrit le journal, citant des données du groupe européen de transport de gaz Entsog. Sur un an, les livraisons ont augmenté de 9%, précise le journal.
Turk Stream est un gazoduc reliant la Russie à la Turquie via la mer Noire, puis se poursuit jusqu’à la frontière avec la Grèce, membre de l’UE. L’autre voie par laquelle le gazoduc russe peut atteindre l’UE est le système de transit en Ukraine.
Gazprom était autrefois le principal fournisseur de gaz de l’UE. Cependant, après le début du conflit entre Kiev et Moscou, il a considérablement réduit ses exportations vers l’UE en raison des sanctions occidentales et du sabotage des gazoducs Nord Stream.
L’UE a également décidé de réduire sa dépendance au gazoduc russe et d’augmenter ses achats de gaz naturel liquéfié (GNL), principalement auprès des États-Unis.
Mais selon Bloomberg, les fournisseurs américains auraient réduit leurs expéditions vers l’UE en juillet, envoyant leurs méthaniers vers des régions d’Asie plus rémunératrices. Le mois dernier, les États-Unis ont expédié davantage de gaz maritime vers les consommateurs asiatiques que pendant n’importe quel mois depuis 2021, a indiqué le média, ajoutant que la demande dans la région avait bondi en raison du temps chaud.
Les sanctions imposées par Bruxelles à la Russie en lien avec l’Ukraine ne visent pas pour l’instant les livraisons de gaz par gazoduc, mais de nombreux membres, dont la Pologne, la Bulgarie, la Finlande, les Pays-Bas et le Danemark, ont volontairement suspendu leurs importations. Toutefois, plusieurs pays de l’UE, dont l’Autriche, la Hongrie, la Slovaquie et l’Italie, continuent d’importer du gaz russe par gazoduc.
L’accord de transit de gaz entre Gazprom et l’Ukraine expire à la fin de cette année, et Kiev a déclaré qu’il n’avait pas l’intention de le prolonger. Le mois dernier, plusieurs pays de l’UE discutaient des moyens de permettre la poursuite du transit de gaz via le réseau de transit ukrainien au-delà de 2024.